Alliances ethniques et paix/Sigué Ouattara : « Nous sommes condamnés à aller à la paix »
Réconcilier les ivoiriens à travers les alliances interethniques, après ces périodes de crises est possible. C’est d’ailleurs l’ambition que s’est fixée le village de l’alliance interethnique de Côte d’Ivoire, les joyeux de Bouaké.
Partie d’un simple groupe virtuel sur Facebook en 2017 dans le but de chahuter, comme on le dit bien en Afrique “se tirer les oreilles amicalement”, les 300 000 membres dudit village issus de tous les 61 groupes ethniques qui peuplent la Côte d’Ivoire, en ont, très promptement, fait une arme au service de la paix et du vivre ensemble.
Pour matérialiser cela, ces épris de paix entendent organiser du 11 mars au 13 mars 2022, à la promenade de Bouaké, le ‘‘Festival des Alliances Interethniques de Côte d’Ivoire’’ autour du thème ‘‘Plus qu’un allié, tu es mon frère’’. Ils ont annoncé les couleurs de cette manifestation lors d’un point de presse le vendredi 18 février 2022, à la salle de mariage de la mairie de Bouaké.
« Le village interethnique de Côte d’Ivoire, les campements les joyeux de Bouaké sont sortis de ce cadre où les ethnies se voient en chiens de faïence et sont à ce jour physiquement constitués avec des actions de solidarité et de promotion de la cohésion sociale au niveau national et dans le Gbêkê. Notre groupe prône les actions de cohésion sociale, du vivre ensemble, de paix et de tolérance à travers les alliances interethniques », a expliqué le commissaire général du festival Sigué Ouattara. Pour qui, la paix est un impératif pour cette Côte d’Ivoire qui vit un développement fulgurant.
« Au regard de toute cette vitesse à laquelle le pays se développe, chaque ivoirien doit apporter sa pierre à l’édifice car notre seul héritage en commun et qu’il convient de protéger sans se lasser est la Côte d’Ivoire, notre chère patrie. C’est ça aussi le but de notre union. Bâtir ensemble la Côte d’Ivoire. Et pour ça, nous sommes condamnés à aller à la paix et valoriser le vivre ensemble », a-t-il insisté.
En plus des actions de réconciliation nationale et de paix véritable esquissées, le village de l’alliance interethnique, c’est aussi les actions humanitaires comme le justifie bien les dons faits aux pouponnières de Korhogo en 2018, d’Adiaké en 2020 et de Man en 2021 en marge des festivals qui ont eu lieu dans ces localités.
À ceux-ci s’ajoute le don de matériel médical fait aux femmes atteintes de fistule du CHR de Korhogo en 2019. Aussi, le village s’est illustré en faveur des lépreux de la ville de Daloa à travers la construction d’une porcherie 2018. Enfin les alliés ont réhabilité en 2021 des salles de classe et ont fait des dons de kits scolaires à San-Pedro. Mais pour cette édition de 2022 dans la capitale de la paix, les activités du festival se dérouleront en deux phases.
À travers les activités socio-culturelles, sportives et touristiques, et à travers l’activité environnementale, qui s’achèvera par une opération de planting d’arbre. Les initiateurs du village de l’Alliance interethnique pourront compter sur ses partenaires dont figure en pole position la mairie de Bouaké, qui par la voix du 5eme adjoint au maire Diaby Peter Aboubacar les a rassurés du soutien indéfectible de la municipalité de la capitale de la paix.
Alpha Kéita, à Bouaké