
Dialogue Ouattara-Gbagbo-Thiam loin des caciques…, un décret pour des élections inclusives, les évêques sans confession, le Sénat évoque 75 % des immigrés illégaux… (La Matinale expresse)
Lemandatexpress – Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam se trouvent actuellement en Europe. Une présence simultanée qui suscite des espoirs d’un dialogue discret. Pendant ce temps, en Côte d’Ivoire, la demande d’élections inclusives se fait de plus en plus pressante à l’attention du chef de l’État. Par ailleurs, les évêques, qui se sont invités dans le débat, ne font pas l’unanimité dans les médias. Enfin, réunis à Yamoussoukro ce mardi 25 mars, le Sénat s’est prononcé sur plusieurs sujets, dont l’immigration illégale.
Tout comme le président Alassane Ouattara, qui s’est envolé pour la France en fin de semaine dernière, Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, deux figures majeures de l’opposition ivoirienne, séjournent actuellement en Europe. Cette présence simultanée des trois acteurs clés de la politique nationale alimente les spéculations, dans un contexte préélectoral marqué à la fois par des tensions et par un désir populaire d’apaisement.
Si l’agenda officiel du chef de l’État reste confidentiel, on peut néanmoins espérer que cette coïncidence dissimule une rencontre discrète, à l’abri des regards. « Et si Ouattara, Thiam et Gbagbo se parlaient loin des caciques ? » s’interroge, à juste titre, Le Nouveau Réveil, soulignant que les trois hommes se trouvent actuellement sur le sol européen. C’est la deuxième fois en moins d’un an qu’ils s’y retrouvent en même temps, sans qu’aucune information officielle n’ait filtré sur d’éventuels échanges.
Si l’hypothèse d’une telle rencontre nourrit les espoirs, c’est en raison d’une actualité nationale dominée par le processus électoral, où les conditions du scrutin — inclusif, transparent et apaisé — sont au cœur des débats. L’Inter écrit ce matin que le président Ouattara est « invité à prendre un décret pour favoriser la participation de tous ceux qui le souhaitent ». Le journal cite ainsi Séraphin Prao, candidat déclaré à la présidentielle, qui affirme que « personne ne doit être poussé à la radicalité ».
En clair, les appels à des élections inclusives se multiplient, notamment en ce qui concerne des personnalités comme Laurent Gbagbo, dont le nom ne figure pas sur la liste provisoire publiée le 17 mars dernier par la CEI. Dans Le Sursaut, Issa Malick Coulibaly, cadre du PPA-CI, déclare: « Nous sommes persuadés que Gbagbo sera inscrit sur la liste électorale définitive ».
Les évêques catholiques de Côte d’Ivoire ont également pris position récemment, critiquant le pouvoir en place. Une intervention qui ne convainc pas L’Essor, qui réagit de manière imagée : « Les évêques prennent la tête de l’opposition », suggérant ainsi que leur déclaration s’apparente à un parti pris politique. L’Intelligent, de son côté, évoque « une accusation sans confession » de la part des hommes d’Église.
Dans ce climat de suspicions et d’accusations, Le Matin estime que l’opposition se fait peur à sept mois de la présidentielle, en identifiant cinq raisons expliquant cette « paranoïa ». Une réponse indirecte aux affirmations du Nouveau Réveil, qui soupçonne un complot contre le Bureau politique et la Convention du PDCI-RDA. Selon le journal, des « mains obscures » seraient à la manœuvre.
Pendant ce temps, sous la présidence de Kandia Camara, le Sénat poursuit ses travaux. Réunie en plénière ce mardi, la chambre haute du Parlement a adopté cinq projets de loi, ce qui amène Le Mandat à souligner l’importance des décisions prises. Concernant l’immigration illégale, l’institution a apporté une mise au point face aux accusations visant la Côte d’Ivoire. « 75 % des immigrés illégaux déclarés ivoiriens ne le sont pas », a affirmé Kandia Camara, dans des propos relayés par Abidjan 24. Une déclaration qui vient clarifier la situation.
Martial Galé