
RLE avant Octobre 2025: «Il faudra que Kuibiert nous explique, pourquoi ce qui était possible en 2010, 2015 et 2020 ne le serait pas en 2025 ? » (Affi N’Guessan)
Lors de la présentation des vœux de nouvel an du Front Populaire Ivoirien (FPI) à Cocody, le 1er février 2025, le président du parti, Affi N’Guessan, a livré un discours particulièrement critique à l’égard des préparatifs en vue de l’élection présidentielle de 2025.
Selon lui, la Côte d’Ivoire est plongée dans une profonde inquiétude face à une organisation de l’élection qui, à neuf mois du scrutin, semble vouée à l’échec.Affi N’Guessan a d’abord exprimé son désarroi face à la situation actuelle, qualifiant la nation ivoirienne de « fatiguée » et « angoissée ».
Il a déploré le manque d’initiatives concrètes pour garantir un scrutin « apaisé, transparent et inclusif », soulignant que les conditions pour une élection démocratique et respectueuse de la volonté populaire ne sont toujours pas réunies.
Le leader du FPI a particulièrement mis en cause la Commission Électorale Indépendante (CEI), dénonçant les propos du président de la CEI, qui a récemment affirmé que les délais ne permettraient pas une révision de la liste électorale avant la présidentielle de 2025. Affi N’Guessan a exprimé sa stupéfaction face à cette déclaration, rappelant que des révisions de la liste électorale avaient été réalisées lors des élections de 2010, 2015 et 2020. « Pourquoi cela ne serait-il pas possible en 2025 ? », a-t-il interrogé, soulignant que des fonds avaient été prévus et votés au budget national pour cette opération en 2025:
”J’ai entendu avec stupéfaction le président de la CEI, affirmer que les délais ne permettraient pas une révision de la liste électorale avant la prochaine présidentielle. Il faudra qu’il nous explique, pourquoi ce qui était possible en 2010, 2015 et 2020 ne le serait pas en 2025 ?”
Le président du FPI a également critiqué l’attitude du pouvoir, qu’il estime délibérément indifférent aux revendications de l’opposition. Il a affirmé que, malgré les appels à un dialogue et à des réformes, le gouvernement persiste dans une attitude de « mépris » et de « mutisme ». Ce silence, a-t-il ajouté, est « dangereux pour la nation, dangereux pour notre unité, dangereux pour la paix ».Dans son discours, Affi N’Guessan a formulé plusieurs exigences claires.
Il a exigé la réouverture et la consolidation de la liste électorale, en insistant sur le fait que les millions d’Ivoiriens devraient pouvoir exercer leur droit de choisir leur président. De plus, il a appelé à une réforme du code électoral et a réclamé des garanties sur l’indépendance de la Commission Électorale Indépendante.
Ces revendications, a-t-il précisé, ne sont pas de simples « vœux de bonne année », mais des « exigences fondamentales » pour une élection juste et transparente.Le leader du FPI a également mis en lumière la situation préoccupante de l’opposition ivoirienne, unie dans ces revendications mais, selon lui, ignorée par les autorités.
Il a insisté sur le fait que les partis d’opposition, les mouvements de la société civile, et les organisations religieuses partagent la même inquiétude quant à l’intégrité du processus électoral à venir.
Affi N’Guessan a conclu son discours en appelant à la mobilisation des Ivoiriens pour exiger un scrutin véritablement démocratique. Il a affirmé que le peuple ivoirien, qui a toujours su répondre aux défis de l’histoire, doit cette fois-ci se faire entendre pour garantir un avenir politique transparent et pacifique.
HILAIRE GUEBY