
La CEI et les incriminations de l’opposition, « l’impossible oui » de Ouattara ?, l’opération « côcôcô » de Gbagbo expliquée, l’offensive ivoirienne en Tanzanie
Lemandatexpress – Alors que la Commission électorale indépendante assure une élection présidentielle apaisée, les incriminations de l’opposition se poursuivent. Dans la même veine, le second mandat d’Alassane Ouattara sous la 3ᵉ République reste au cœur du débat. Par ailleurs, le président du Comité d’organisation de l’opération « côcôcô » de Laurent Gbagbo en explique les profondes motivations. Pendant ce temps, au Sommet africain de l’énergie, le Premier ministre Beugré Mambé expose les opportunités d’investissement dans l’électricité en Côte d’Ivoire. (La Matinale expresse).
Le président de la Commission électorale indépendante (CEI) croyait avoir été suffisamment convaincant lorsqu’il a affirmé, lors de la cérémonie d’échange de vœux hier au siège de l’institution : « La CEI conduira l’élection dans le respect de la Constitution et des lois. » Autrement dit, « organiser une élection présidentielle démocratique pour la paix, la stabilité et le développement de la Côte d’Ivoire ». Que non.
En effet, malgré les assurances données par Ibrahim Coulibaly-Kuibiert et son appel à l’implication de tous les acteurs politiques – parce que « la paix est un tout indivisible » –, l’opposition reste vent debout contre l’institution.
C’est inacceptable
Par exemple, des députés PPA-CI et PDCI-RDA, réunis dans un restaurant à Marcory, ont renouvelé leurs revendications sur la révision de la liste électorale. Selon eux, « une RLE après la présidentielle, c’est inacceptable », rapporte Dernière Heure Monde. Le Temps, de son côté, accuse Kuibiert de violer le code électoral parce que refusant, selon lui, la révision de la liste électorale. Le Bélier renchérit en soutenant que la CEI a enfin choisi son camp pour la présidentielle, sous-entendant que l’institution roule pour le pouvoir.
Des insinuations qui font dire à Coulibaly-Kuibiert que “nous sommes dans un contexte fait de d’intoxication et de désinformation et de manipulation volontaire”.
En dehors de la CEI, c’est la candidature du président Alassane Ouattara qui fait débat au sein de l’opposition. Le Nouveau s’exclame ainsi, ce matin, à sa Une : « Velléité d’un 4ᵉ mandat, l’impossible oui de Ouattara ». Une rhétorique en réponse à la Une de Le Patriote du mardi. En effet, s’appuyant sur les nombreux appels des militants du RHDP et d’une grande partie de la population, le confrère estimait que le président Ouattara ne pouvait refuser de candidater. D’où l’expression, « l’impossible non ».
En tout cas, les mobilisations en faveur de la candidature d’ADO ne faiblissent pas. Le Worodougou s’apprête, à son tour, à emboîter le pas à plusieurs régions dans l’organisation de cérémonies allant dans ce sens. Le Rassemblement croit savoir que ce sera « du balèze ».
Demander la permission aux Ivoiriens
En face, Laurent Gbagbo et ses partisans préparent l’opération « côcôcô ». Dans La Voie Originale, Emmanuel Ackah, président du comité d’organisation, explique le sens de cette tournée : il s’agit de « demander la permission aux Ivoiriens d’ouvrir leurs cœurs et leurs esprits au projet de Laurent Gbagbo ». Dans le même temps, Zéléhi Séripka Joachim, un cadre du PPA-CI, prévient depuis Adzopé qu’« il n’y aura pas d’élection en Côte d’Ivoire sans Gbagbo ».
Alors que son parti ne jure que par lui, Le Patriote a un autre regard sur le Woody de Mama : « Contre-vérités et contradictions à 9 mois de la présidentielle, Laurent Gbagbo, le roi de la démagogie », écrit le journal proche de la majorité. De son côté, L’Avenir évoque la supposée « longue liste des promesses non tenues par l’opposant historique ».
Offensive diplomatique et économique
Loin de cette guerre de communication, le Premier ministre Robert Beugré Mambé mène une offensive diplomatique et économique en Tanzanie à l’occasion du Sommet Africain de l’Énergie. Le Mandat indique que « Mambé a exposé les opportunités d’investissement dans l’électricité en Côte d’Ivoire », tout en échangeant avec le FMI et les présidents zambien et malgache. Le chef du gouvernement représentait le président Alassane Ouattara à ce sommet, qui s’est tenu les 27 et 28 juin à Dar es Salaam, la capitale tanzanienne.
Martial Galé