PDCI – Un membre du Bureau politique, sans détour : « Thiam est arrivé avec une vision, mais cela ne suffit pas pour… »
Lemandatexpress – Tchétché Gervais, membre du Bureau politique du PDCI, s’est exprimé ce lundi 13 janvier dans une interview accordée à Fraternité Matin. Ses propos se révèlent critiques envers Tidjane Thiam, président du parti doyen.
Dirigeant du mouvement Initiative RHDP/PDCI-RDA, ce cadre politique semble appartenir à un courant opposé à Tidjane Thiam, comme en témoignent ses déclarations lors de cet entretien.
« Le président Tidjane Thiam est arrivé au PDCI-RDA avec une vision, mais cela ne suffit pas pour maîtriser toute la machine politique et être capable de remporter une élection présidentielle. Quand on arrive avec de telles ambitions, il est essentiel de se rapprocher des uns et des autres, en particulier de ceux qui disposent d’une expérience reconnue dans la gestion du parti. Dans un tel contexte, il faut chercher à se faire des partenaires ou des alliés », a-t-il affirmé.
Tchétché Gervais poursuit en indiquant que « le président Tidjane Thiam n’a pas eu assez de temps pour prendre réellement possession du parti et pour s’attaquer à certains dossiers en attente. Il lui reste encore du temps pour imprimer sa marque sur le PDCI-RDA. »
En conséquence, il plaide pour un « rapprochement franc et sincère avec le RHDP pour relever les défis. » Selon lui, une alliance entre Thiam et Laurent Gbagbo ou Simone Gbagbo serait « contre nature ». « Le PDCI, dit-il, ne peut que s’allier au RHDP, car nous sommes les enfants d’une même maison… »
Concernant le débat autour du candidat du PDCI à la présidentielle de 2025, Tchétché Gervais exprime sa préférence pour Jean-Louis Billon. Il explique : « Un militant, ça se construit. Et pour moi, Billon s’est construit comme militant. Il a traversé, comme nous tous, les épreuves depuis le coup d’État de 1999. Mais je reste fondamentalement PDCI-RDA, et je pense que les divisions internes ne nous sont pas utiles. Le PDCI-RDA est un parti organisé qui ne mérite pas cette situation. Ces luttes internes ne feront qu’aggraver les choses. »
Il conclut en appelant à une union sincère : « Je n’arrive pas à comprendre comment des personnes aspirant à diriger la Côte d’Ivoire ne parviennent pas à promouvoir l’entente. C’est inconcevable. »
Un message sans équivoque, qui ne manquera pas de susciter des réactions.
Martial Galé