Meeting à Aboisso : Thiam danse et oublie de parler de ses impôts en Côte d’Ivoire
Lemandatexpress – Ce samedi 21 décembre à Aboisso, lors de la célébration de l’an 1 de son avènement à la tête du PDCI-RDA, Tidjane Thiam a dansé avec ferveur là où on l’attendait pour apporter une réponse claire aux accusations en lien avec sa situation fiscale en Côte d’Ivoire.
Simple stratégie ou manque d’argument ? En tout cas, Tidjane Thiam a traversé le meeting marquant son premier anniversaire à la présidence du PDCI-RDA sans placer le moindre mot en réaction aux récentes allégations de Jean-Louis Billon sur sa situation fiscale en Côte d’Ivoire, au cours des 23 dernières années.
Dans un contexte préélectoral, sur fond de dissensions internes au PDCI, une réponse claire sur le sujet n’aurait pas été superflue. Bien au contraire. Car, lors de son interview sur NCI, Billon n’avait pas mâché ses mots. « Il (Thiam) n’a pas scolarisé d’enfants en Côte d’Ivoire, il ne peut pas parler de l’éducation nationale ; il ne s’est pas soigné en Côte d’Ivoire, il lui sera difficile de parler santé, il n’est pas contribuable en Côte d’Ivoire etc. Pour quelqu’un comme moi, me parler d’économie et de fiscalité, ce séance difficile », a pointé le nouvel agitateur du PDCI.
Pour les observateurs avisés de la scène politique ivoirienne, la tribune d’Aboisso, par son caractère solennel, était l’occasion rêvée d’avoir la version du polytechnicien. Thiam aurait apporté un démenti formel, preuve à l’appui, qu’il aurait marqué des points dans cette guéguerre qui l’oppose au délégué de Dabakala. Que non !
Au lieu de cela, il a étalé ses talents de danseur sur des sonorités Zoblazo de Frédéric Shui Meiwey.
Mutique sur ce sujet crucial, Tidjane Thiam laisse libre, ainsi, cours aux supputations en tous genres sur sa régularité fiscale vis-à-vis du pays qu’il veut diriger aux cours des cinq prochaines années voire au-delà. La nature ayant horreur du vide, chaque ivoirien va se faire sa propre idée sur ces accusations qui n’ont rien d’anodin. De fait, la question reste entière : Thiam paye-t-il ses impôts ?
Par ailleurs, il est évident que la sortie de Billon, peu importe le prisme par laquelle on la prend, a relancé la question de l’attachement de Thiam à la Côte d’Ivoire. Lui qui jouit d’une double nationalité ivoiro-française.
D’ailleurs, en vue de la présidentielle prochaine, il a jusqu’à avril pour renoncer formellement à sa nationalité française. C’est une incertitude qui menace son éligibilité.
AZIZ KRAH