Le silence troublant de Ouattara, Nady Bamba bétonne le choix Gbagbo, Houphouët-Boigny honoré, le Ghana donne l’exemple (La Matinale expresse)
Lemandatexpress – À dix mois de la présidentielle, le président Ouattara continue d’observer un silence qui dérange l’opposition. De son côté, Nady Bamba proclame la candidature unique et sans équivoque de son époux Gbagbo pour le compte du PPA-CI. À l’occasion du 31e anniversaire du décès de Félix Houphouët-Boigny, le Premier ministre Mambé a honoré sa mémoire à Yamoussoukro. Au Ghana, la présidentielle s’est déroulée sans accros, avec au bout la victoire de John Dramani Mahama, un ancien titulaire du poste.
C’est le candidat naturel du RHDP comme le rappelle Le Jour plus, ce lundi. Mais tant qu’Alassane Ouattara n’a pas déclaré sa candidature ou son abstention en vue de la présidentielle prochaine, les supputations iront bon train. À dix mois de l’échéance, le chef de l’État ne pipe pas mot sur la question. Choix stratégique ou hésitation à se déterminer ? Qu’importe, « le silence de Ouattara sème la trouille au sein de l’opposition », affirme L’Avenir
Le Patriote, quant à lui, ne se fait aucun souci concernant la participation du président de la République au scrutin d’octobre 2025. Aussi, le journal demande à l’opposition de se préparer à affronter Ouattara au lieu de se lamenter. Dans la même ligne, L’Inter croit savoir que la candidature de Ouattara se précise.
De son côté, Le Matin met en perspective, le vote du Budget 2025 de l’État, pour marquer l’excellence du travail abattu par ADO « Sénateurs et députés disent oui à Ouattara pour le développement. Plus de 15.000 milliards de F CFA pour réaliser 153 projets-programmes », s’exclame le média proche de la majorité. Doit-on y voir le signe d’une candidature certaine ? Difficile de répondre.
Pas un autre
Si au PPA-CI, pour des raisons bien différentes, la candidature de Laurent Gbagbo à la présidentielle reste incertaine, les cadres et militants du parti lui maintiennent une totale confiance. Ce sera lui, et personne d’autre. Nady Bamba a rappelé ce postulat lors de sa rencontre de remerciements avec les femmes d’Attécoubé. « Gbagbo est notre candidat et il n’y en aura pas un autre », a clarifié l’épouse du Woody, accusée d’avoir pris le contrôle du parti, selon La Voie originale. Elle s’est même convaincue que le PPA-CI est dans le bon combat. Et que de ce fait, il aura la victoire.
Cependant, Le Jour plus agite l’inéligibilité de l’ancien chef d’État, tandis que la Clarté ironise sur ses récentes déclarations à Gadoukou, le village de Gadji Céli. « Gbagbo veut tirer le pays vers le bas », soutient ce journal en référence aux propos de l’opposant selon lesquels « l’argent va circuler » s’il est élu. La Clarté pointe, en effet, l’absence d’une offre politique de la part de Gbagbo pour développer le pays.
L’heritage d’Houphouët-Boigny se perpétue
Sur un autre front, le Premier ministre, Robert Beugré Mambé, a mis la journée du 7 décembre, marquant le 31e anniversaire du décès d’Houphouët-Boigny, sous le sceau d’un hommage appuyé à l’illustre disparu. À Yamoussoukro, il a déposé une gerbe de fleurs sur la tombe du défunt président pour ensuite prendre part à la messe d’action de grâce avec plusieurs autres personnalités politiques.
Au terme de ce moment de prière tout comme à la célébration du soixantenaire de l’ENSTP, le chef du gouvernement a salué l’œuvre d’Houphouët-Boigny en matière de paix et de formation du capital humain. Pour Le Mandat, l’héritage du père de la nation se perpétue. Le PM a demandé, en effet, à ce que l’on continue de soutenir son œuvre.
Leçon de démocratie
L’actualité, c’est aussi l’élection présidentielle au Ghana, qui s’est tenue le samedi 08 décembre. Un scrutin sanctionné par la victoire (53% des voix) de John Dramani Mahama, lui qui avait perdu le pouvoir en 2016. Les débats se sont déroulés sans accros. De plus, son adversaire Muhamudu Bawumia – le vice-président sortant – a reconnu sa défaite non sans adresser des félicitations au président élu.
Un fait trop rare en Afrique pour être salué. « Après le Sénégal, le Ghana donne une leçon de démocratie en Afrique de l’Ouest », souligne ainsi Le Quotidien d’Abidjan. Une analyse qui cible forcément la Côte d’Ivoire, engagée dans le processus de désignation de son futur chef de l’État.
À demain
Martial Galé