Polluants Organiques Persistants : Le ministère de l’Environnement forme des experts sur la méthodologie d’évaluation et de validation des résultats d’enquêtes
Lemandatexpress – À l’initiative du ministère de l’Environnement, du Développement Durable et de la Transition Écologique (MINEDDTE), un atelier national de formation sur les inventaires des Polluants Organiques Persistants (POP) se tient du 18 au 22 novembre 2024, dans un complexe hôtelier à Cocody-Angré.
Cet atelier s’inscrit dans le cadre de la Convention de Stockholm, adoptée en 2001, et vise à maîtriser la méthodologie nécessaire pour identifier, évaluer et gérer les POP, notamment en réalisant des inventaires précis.
Les Polluants Organiques Polluants sont des substances chimiques hautement toxiques, résistantes à la dégradation, qui s’accumulent dans les organismes vivants et se dispersent dans l’environnement via l’air, l’eau et les espèces migratrices. Ces polluants traversent les frontières et s’accumulent dans les écosystèmes terrestres et aquatiques, posant des risques graves pour la santé humaine et l’environnement.
Situation mondiale et défis régionaux
Si environ 95 % des pays ont soumis leurs plans nationaux initiaux pour la gestion des POP, seuls 60 % les ont mis à jour pour intégrer les amendements de 2009 et 2011. De plus, seuls 4 à 40 % des pays ont pris en compte les amendements adoptés entre 2013 et 2019.
En Afrique, le taux de transmission des plans initiaux reste inférieur à la moyenne mondiale (94 %), et de nombreux pays peinent à collecter des données sur les nouveaux POP.
C’est face à ces défis que le ministère a lancé cet atelier avec le soutien financier et technique du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM), de l’ONU-Environnement et du Centre Régional des Conventions de Bâle et de Stockholm pour l’Afrique Francophone (CRCBS-AF).
L’actualisation du Plan National de Mise en Œuvre (PNM) de la Convention de Stockholm vise à améliorer les conditions de vie, préserver la biodiversité, protéger l’environnement et restaurer les terres.
Engagement de la Côte d’Ivoire
Selon M. Dagnogo Brahim Sidi, Directeur général de l’Environnement et représentant du ministre Assahoré Konan Jacques, cet atelier marque une étape clé pour la Côte d’Ivoire, partie à la Convention de Stockholm depuis sa ratification en 2004. Le pays avait adopté son premier PNM en 2006 conformément à l’article 7 de la convention.
« Le gouvernement s’engage à soutenir toutes les initiatives visant à réduire les émissions de ces polluants. Pour cela, nous devons élaborer des stratégies durables et innovantes pour un développement respectueux de notre environnement », a déclaré M. Dagnogo.
L’actualisation du PNM permettra de : Identifier les sources de POP : localiser les sites industriels, agricoles et urbains concernés ; Évaluer l’ampleur de la contamination : mesurer les niveaux de POP dans l’air, l’eau et le sol ; Sensibiliser et informer : fournir des données aux décideurs et aux communautés locales.
Pr Gustave Dédi, point focal de la Convention de Stockholm, a souligné que cette formation renforcera les capacités des experts nationaux pour une gestion écologiquement rationnelle des produits chimiques.
L’atelier, animé par Dr Ydriss Zakarya, expert régional, se déroule sur cinq jours et rassemble les principaux acteurs du secteur.
Martial Galé