Les chefs Akyé et Atchan comblés, l’appel à l’union de Thiam, Assalé repris par le ministère de la Justice, Kambou Sié et la FESCI à la barre…
Lemandatexpress – Une parfaite harmonie semble régner entre le ministre-gouverneur d’Abidjan et les chefs des communautés autochtones Akyés et Ebrié. Cela se traduit par la cérémonie conviviale de remise d’assurances santé et de téléphones organisée ce jeudi 24 octobre. Au PDCI-RDA, Tidjane Thiam, face à la montée des ambitions personnelles, tire la sonnette d’alarme. Après ses déclarations concernant des fraudes présumées sur la nationalité, le député-maire Assalé Tiémoko a reçu une réplique cinglante du ministère de la Justice. De leur côté, Kambou Sié et des membres de la FESCI, accusés dans l’assassinat de l’étudiant Mars Aubin Déagoué, alias « Général Sorcier », ont été entendus par la justice. (La Matinale Expresse)
L’Intelligent d’Abidjan y voit le signe tangible d’un « nouveau départ » entre Cissé Bacongo et les chefs traditionnels Akyé et Atchan. En tout cas, la symbolique de cette initiative du ministre-gouverneur du district d’Abidjan est suffisamment rare pour être remarquée. Des téléphones portables et des assurances santé ont été remis à 35 chefs de villages Akyé et 60 chefs de villages Atchan en reconnaissance de leurs fonctions. Cela s’est déroulé ce jeudi 24 octobre, à l’hôtel du district d’Abidjan.
L’ancien maire de Koumassi a frappé fort en comblant ces têtes couronnées, qui se retrouvent ainsi dans les conditions idéales pour mener à bien leurs missions et exercer l’autorité villageoise. Une action totalement désintéressée, à en croire le donateur. « Ce ne sont pas des actions pour vous corrompre », a en effet déclaré Cissé Bacongo, dans des propos rapportés par l’Essor.
En tout cas, les bénéficiaires n’ont pas caché leur satisfaction, saisissant l’occasion pour rendre un vibrant hommage à Bacongo, comme l’indique Le Mandat, qui cite au passage le porte-parole Faustin Abdoul en ces termes : « Vous êtes un homme exceptionnel. » En plus de la dotation en téléphones et en polices d’assurance santé, 95 véhicules sont annoncés pour les chefs Akyé et Atchan. Un vrai cadeau de Noël avant l’heure.
Cette parfaite cordialité contraste avec l’ambiance maussade qui prévaut au PDCI-RDA à 12 mois de la présidentielle. Le parti septuagénaire est en proie à une division interne, incarnée par Jean-Louis Billon. Ce dernier a, une nouvelle fois, affronté le président Tidiane Thiam tout en critiquant la direction. Le successeur de Bédié, sentant sans doute le danger se profiler dans son dos, a décidé d’anticiper. En tournée à l’intérieur du pays, l’ancien DG du Crédit Suisse appelle à l’union. « Cette élection est une bataille. Le PDCI-RDA ne doit pas aller en ordre dispersé », a-t-il plaidé lors des étapes de Dimbokro et de Toumodi. Aura-t-il l’écho escompté ou, au contraire, s’agit-il d’un dialogue de sourds ? Des questions légitimes dans un contexte marqué par la détermination de Billon à se présenter en 2025.
Toujours dans le débat politique, le député-maire de Tiassalé, qui a suscité des réactions concernant la fraude sur la nationalité, a reçu une réponse de l’autorité compétente, à savoir le ministère de la Justice. Dans sa publication, Assalé Tiémoko a dénoncé, entre autres, l’immobilisme du ministère sur sa saisine concernant ce dossier. L’autorité a répondu dans un communiqué en rappelant que « le ministre de la Justice, n’étant pas une autorité de police judiciaire, n’a pas à recevoir de plainte ». De plus, pour ce qui est des actions engagées contre les personnes accusées par le député-maire Assalé Tiémoko d’avoir commis des faits de faux et usage de faux, et de fraude sur la nationalité ivoirienne, le ministère de la Justice et des Droits de l’Homme a précisé « que les procureurs n’ont pas à attendre les instructions du ministre de la Justice pour mettre en mouvement l’action publique ». L’affaire suit son cours au Tribunal correctionnel de Tiassalé.
Quoi qu’il en soit, les questions de fraude sur la nationalité et autres irrégularités sur la liste électorale constituent, selon Le Quotidien d’Abidjan, « une bombe à retardement ».
Terminons avec un mot sur la FESCI. En effet, l’affaire « Mars Aubin Déagoué », l’étudiant dont le corps sans vie a été retrouvé dans la nuit du 29 au 30 septembre 2024, suit son cours. Le secrétaire général de la FESCI, Kambou Sié, et huit autres membres de l’organisation estudiantine, ont été auditionnés. Un procès qui, on l’espère, permettra de faire toute la lumière sur cette triste affaire qui a conduit à la dissolution de la FESCI et de tous les mouvements syndicaux sur les campus universitaires.
Martial Galé