Arrêté en France : Kemi Seba risque 30 ans de prison…
Lemandatexpress – Arrêté à Paris, Kemi Seba, le néo-militant panafricaniste d’origine béninoise, est détenu à la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI) en France. Après une garde à vue qui devrait durer 96 heures, il sera présenté au juge pour répondre des accusations qui pèsent contre lui. Et ça craint !
Kemi Seba n’est plus en liberté depuis le 14 octobre. Arrivé en France, à l’issue d’un périple européen qui l’a conduit d’Azerbaïdjan en Belgique en passant par l’Espagne et la Turquie, le Béninois de 42 ans a été arrêté par les services français en compagnie de Hery Djehuty, son fidèle bras droit.
Si les conditions d’arrestation de l’activiste panafricain restent diffuses, la conférence de presse animée, ce mercredi 16 octobre, par son avocat lève un coin de voile sur la suite de la procédure judiciaire qui est pour l’instant au stade de la garde à vue.
En effet, selon Me Juan Branco, une éventuelle poursuite contre Kemi Seba porterait sur sa collaboration supposée avec une puissance étrangère en vue de susciter des actes d’agressions et d’hostilité contre la France et d’atteinte aux fondamentaux de la nation, rapporte Jeune Afrique. Pour cela, il risquerait trente ans de prison
« C’est une disposition qui est issue du code militaire et qui a vocation à s’appliquer à des militaires et des hauts fonctionnaires, à des personnes qui, par le passé, ont volé des plans de centrales nucléaires et qui ont travaillé avec des services de renseignement. Ce n’est évidemment pas le cas de Kemi Seba », a souligné l’avocat franco-espagnol, jugeant démesurés les chefs d’accusations portés contre son client.
En fait, pour Juan Branco, les soupçons de relations secrètes avec des puissances secrètes, qui pèsent sur le Béninois au passeport diplomatique nigérien, ne sont pas fondées. Il assure, en effet, que Kemi Seba n’a jamais dissimulé ses actions et ses partenaires avec de nombreuses forces géopolitiques. La Russie notamment.
L’avocat écarte également toute violation des règles en matière d’immigration. Car, même si Kemi Seba est déchu de sa nationalité française (il a brulé son passeport hexagonal, le 16 mars dernier), il est arrivé en France grâce à un visa Schengen, précise-t-il.
Après ses déplacements dans les pays d’Europe, jalonnés de conférences et d’entretiens de haut niveau, Kemi Seba serait arrivé en Paris pour voir son père qui vit dans des « conditions sanitaires dégradées » mais aussi rencontrer des opposants politiques béninois, fait savoir son avocat. Aussi, voit-il dans l’arrestation de son client une instrumentalisation politique.
Martial Galé
Lemandatexpress.net