Sidi Touré appelle à la coopération pour un pastoralisme durable en Afrique de l’Ouest
« Le pastoralisme ne doit plus être perçu comme une source de conflit, mais comme un levier de coopération, de paix, et de prospérité partagée. » C’est le message fort qu’a lancé le ministre ivoirien des Ressources Animales et Halieutiques, Sidi Touré, aux participants de douze pays ouest-africains et sahéliens, ce lundi 7 octobre 2024, lors de l’ouverture de l’« Atelier de concertation et de validation de la note de position des acteurs de la société civile au forum de haut niveau sur le pastoralisme, dix ans après la déclaration de Nouakchott ».
Le pastoralisme et l’élevage occupent une place centrale dans les économies rurales et dans la dynamique d’intégration régionale au Sahel et en Afrique de l’Ouest, représentant plus de 5 % du Produit Intérieur Brut (PIB) des États de la CEDEAO, et entre 10 % et 15 % du PIB dans plusieurs pays sahéliens, tels que le Burkina Faso, le Mali, le Niger et le Tchad. Cependant, le pastoralisme fait face à des défis, notamment l’insécurité dans certaines zones, la compétition pour les ressources naturelles et les conflits entre agriculteurs et éleveurs, ainsi que les chocs climatiques récurrents.
Sidi Touré a appelé à une synergie d’actions pour construire des solutions durables et a insisté sur l’importance de garantir la sécurité des pasteurs : « Nous devons faire en sorte que chaque pasteur puisse circuler librement et en toute sécurité avec son troupeau. Nos États doivent collaborer pour garantir la paix et la stabilité. C’est en garantissant cette paix que nous assurerons la continuité de leurs modes de vie. »
Face aux effets du changement climatique, il a également souligné la nécessité de « mécanismes innovants » pour aider les pasteurs à s’adapter, en affirmant que « les pratiques d’hier ne suffisent plus pour affronter les sécheresses de demain ». Il a exhorté à investir dans la formation des éleveurs, à moderniser les infrastructures et à promouvoir une meilleure gestion des ressources naturelles.
Boureima Dodo, président du Réseau Billital Maroobé, et Abdoulaye Mahamadou, secrétaire exécutif du Comité inter-États de lutte contre la sécheresse au Sahel, ont exprimé leur satisfaction quant à la tenue de cet atelier en Côte d’Ivoire. Ils ont noté qu’il permettra de faire le bilan de la Déclaration de Nouakchott, adoptée en 2013, qui visait à mieux intégrer le pastoralisme dans les politiques nationales et régionales.
Durant ces deux jours (du 7 au 8 octobre 2024), les participants des 12 pays sahéliens et côtiers (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal, Tchad, Togo) partageront les acquis et les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre des initiatives issues de la Déclaration de Nouakchott, et discuteront des enjeux et défis du pastoralisme dans le contexte sahélien et ouest-africain.
Grâce à cette déclaration, la Banque mondiale a alloué un financement de 785 millions de dollars sur 12 ans pour le Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel, qui a donné naissance à plusieurs initiatives complémentaires.
Notons que l’activité pastorale et d’élevage constitue une source de revenus pour plus de 80 millions de personnes dans la région saharo-sahélienne, avec un cheptel estimé à plus de 346 millions de têtes.
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