Destruction de son siège et ses QG: Vers la dissolution de la FESCI ?
Lemandatexpress – Le samedi 05 octobre 2024, une scène déconcertante s’est déroulée sur le campus de l’université de Cocody, où le siège en construction de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) a été réduit en ruines et des étudiants occupant illégalement les résidences universitaires, vidés.
Ce bâtiment, qui devait devenir un symbole du pouvoir et de l’organisation des étudiants, a été démoli dans des circonstances entourées de tensions grandissantes depuis l’assassinat tragique de l’étudiant Agui Déagoua, alias Gl Sorcier
En effet, l’assassinat de Gl Sorcier a bouleversé la communauté universitaire et ravivé les tensions entre les autorités et la FESCI. Ce crime, qui a plongé le campus dans le deuil, a également entraîné l’interpellation du SG de la FESCI et plusieurs de ses camarades.
En réponse, l’État ivoirien a annoncé une cessation provisoire des activités de la FESCI, mais aucune décision formelle de dissolution n’a été prise à ce jour. Cette suspension a laissé planer un flou juridique et politique sur l’avenir de l’organisation.
La destruction du siège en construction marque un tournant symbolique dans la gestion de la crise autour de la FESCI. Le bâtiment, encore inachevé, représentait une étape clé dans l’ancrage de cette organisation sur le campus. Sa démolition pourrait être perçue comme une tentative d’affaiblir la fédération, en touchant l’un de ses symboles de pérennité.
Vers la fin de la FESCI ?
La question qui se pose désormais est celle de l’avenir de la FESCI. Peut-on dire que la fédération est au bord de l’effondrement ? Bien que la destruction de son siège et ses QG soit un coup dur, elle ne signifie pas forcément la fin de l’organisation. En effet, la dissolution formelle de la FESCI par les autorités n’a pas encore été actée. La cessation provisoire de ses activités pourrait n’être qu’une mesure temporaire, le temps pour le gouvernement de réfléchir à une solution durable à cette situation complexe.
En attendant, la communauté étudiante reste divisée, certains prônant la poursuite de la lutte sous la bannière de la FESCI, tandis que d’autres plaident pour une refonte totale du syndicat étudiant afin d’éviter de nouvelles tragédies.
Une situation à suivre
Par ailleurs, les prochains jours seront décisifs pour l’avenir de la FESCI et la gestion des tensions sur le campus de Cocody. L’issue de cette crise et surtout les résultats de l’enquête judiciaire en cours afin de situer les responsabilités quant à l’assassinat de l’étudiant pourrait définir la nouvelle relation entre l’État, les étudiants et leurs représentants syndicaux dans un contexte de plus en plus volatile.
En tout cas , le sort de la FESCI, encore incertain, reste suspendu aux décisions à venir des autorités. La destruction de son siège et de ses QG est un signe fort, mais ce n’est peut-être qu’un chapitre dans une histoire encore loin d’être terminée.
Abran Saliho