10e session extraordinaire de la CMAE/ Consultation du groupe interministériel des experts pour des recommandations politiques clés et concrètes
Lemandatexpress – La 10e session extraordinaire de la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement, qui à débuté le 30 août dernier, se poursuit à Abidjan. Ce mardi 03 septembre 2024, a été ouvert le segment du groupe interministériel des experts. Occasion de mettre davantage en lumière l’urgence que suscitent la dégradation des sols, la sécheresse et la désertification.
Représentant Assahoré Konan Jacques, ministre ivoirien de l’Environnement, à l’ouverture de ce segment qui prendra fin demain mercredi 04 septembre, Parfait Kouadio (directeur de cabinet) a livré un message fort mettant l’accent sur l’impact dévastateur de ces fléaux. C’est, selon lui, une thématique majeure qui mine les États d’autant plus qu’elle avilit la qualité de vie des populations.
Renforcer l’élan politique
« La sécurité, la prospérité et la santé de milliards de personnes dépendent des sols fertiles qui soutiennent la vie, les moyens de subsistance et les écosystèmes. Or, nous saccageons la terre qui nous nourrit. À chaque seconde, l’équivalent de quatre terrains de football de terres saines est dégradé », a-t-il déploré. Cela justifie, à l’en croire, la nécessité d’agir en synergie pour freiner cette spirale. En effet, le constat que fait le programme des Nations Unies sur l’environnement est alarmant : 45% de la superficie de l’Afrique est touchée par la désertification et la sécheresse, et 55% de cette superficie présente un risque élevé ou très élevé de dégradation supplémentaire, a rappelé M. Parfait Kouadio.
D’où l’importance de cette 10e Conférence ministérielle africaine sur l’environnement. Elle permet non seulement, de mettre en lumière la dégradation des terres, la désertification et la sécheresse, mais aussi et surtout, dira-t-il, « de renforcer l’élan politique dans la priorisation des efforts visant à combattre et à atténuer les véritables menaces qui pèsent sur nos pays ». Ce segment de la CMAE, comme tous les autres, vise en effet à articuler une position commune de l’Afrique dans l’approche des questions climatiques et écologiques. Il s’agira, par exemple, de fournir une orientation politique dans le domaine du financement, des partenariats, du capital naturel, de la préparation de l’Afrique à la COP 16 de la CNULCD ainsi que relever les défis marins et côtiers à travers la Convention d’Abidjan. « Au sortir de notre rencontre, il serait opportun de formuler des recommandations politiques clés et concrètes visant à renforcer les efforts de l’Afrique dans la lutte contre la dégradation des terres, la désertification et la sécheresse », à plaidé l’émissaire du ministre.
Économie verte et bleue
Madame Rose Mwebaza, directrice régionale, représentante directrice exécutive PNUE, a abondé dans le même sens, émettant le vœu que l’Afrique ait une voix et une position coordonnées de sorte que la COP 16 sur la désertification de Ryad puisse prendre en compte ses attentes. Quant à Dr Diane, Représentante de la Commission de l’Union Africaine, elle a insisté sur la nécessité de mettre en place des stratégies pour combattre la dégradation de la biodiversité mais également repenser les conceptions et schémas de production pour des gestions plus appropriées en matière de pollution. Elle a encouragé également l’économie verte et bleue pour envisager la création d’emplois.
Reconnaissant l’ampleur des défis, l’émissaire de l’UA soutient qu’ils ne sont pas insurmontables. Il faut, pour cela, transformer les défis en opportunités et passer à l’action, a-t-elle rappelé. Toute chose qui passe par la coopération et le renforcement des capacités. C’est pourquoi Monsieur Parfait Kouadio, au nom du ministre Assahoré Konan Jacques, n’avait pas manqué de saluer la présence très remarquée des experts, des partenaires techniques au développement à cette 10e session extraordinaire de la CMAE
Martial Galé