Présidentielle 2025: Thiam et le PDCI sont mal partis. Voici pourquoi !
Lemandatexpress- Depuis le rappel à Dieu du président du PDCI-RDA Henri Konan Bédié, avec pour corollaire l’élection de nouveau leader en la personne de Tidjane Thiam, un mal ronge la plus ancienne des formations politiques du pays. Tant il est enfoui sous un épais tapis d’arrogance, de fierté, et de maladresse. Ça risque d’emporter le vieux parti s’il ne prend garde.
Dès son élection en décembre 2023, le nouveau président du vieux parti, Tidjane Thiam, s’est entouré d’une nouvelle équipe au mépris des personnalités comme Maurice Kakou Gulikahué, Jean Louis Billon, Thierry Tanoh, et plusieurs autres qui ont assuré pendant de longues années, la survie du parti.
Dès lors, le destin du vieux parti est entre les mains de Dr Emmou Sylvestre, en tant que chef du secrétariat exécutif du PDCI-RDA, en remplacement de Gulkahué, et Dia Houphouët, Aby Raoul, Gervais Kacou, etc. Ceux-ci ont émergé dans le cadre d’une restructuration et modernisation des instances du parti. Mais, le hic est que la nouvelle équipe, sinon les nouveaux hommes forts du vieux parti, constituent son plus gros problème du moment. Premièrement, le maire de la commune de Port-Bouët est, de toute évidence, l’antithèse du désormais ex secrétaire exécutif en chef qui incarnait à ce poste une personnalité de poids avec une certaine carrure, une aura qui impose le respect. Ce qui fait que, remplacer valablement une figure de la trempe de Maurice Kakou Gukahué revêt pratiquement d’une mission impossible. Surtout qu’il s’agit du poste du secrétariat exécutif soit la cheville ouvrière, pour un parti qui se veut ambitieux. Celui du PDCI est assuré par un cadre du parti, loin d’incarner une personnalité de poigne et de poids a l’image de Maurice Kakou Gulkahué
Erreur de casting.
De fait, depuis la mise a l’écart de l’ancienne équipe, Maurice Kakou Gukahué, Thierry Tanoh et la démission de Jean Louis Billon au poste de secrétaire exécutif du PDC-RDA chargé de l’entrepreneuriat et des relations avec le secteur privé, les choses paraissent si difficiles et différentes à la fois au PDCI. Tout le contraire d’il y a à peine quelques mois. Pour preuve, rappel de Bonoua, lancé le 14 juillet 2024 par Laurent Gbagbo, invitant les partis de l’opposition à une coalition, s’annonce comme un casse-tête pour le parti septuagénaire. Car semble-t-il, sous sa nouvelle version, manquer de conviction. En raison du manque de certitude de la nouvelle équipe, le PDCI censé être le principal parti de l’opposition, se laisse balloter et manipuler par des plus insignifiants qui semblent retrouver ne serait-ce que l’unité en leur sein. Alors, le parti cherche encore et toujours ses marques, à quelque 13 mois de la présidentielle 2025.
Le PDCI version Emmou Sylvestre, resté transparent depuis sa nomination, ne sait où se positionner, entre opposition et le parti au pouvoir. Il va sans dire que ce choix est une des nombreuses erreurs de casting de Tidjane Tham.
Rappelons qu’en mars 2024, Thiam avait aussi nommé des personnalités qui avaient quitté le PDCI-RDA pour joindre le RHDP deux ans auparavant, soit en décembre 2022. Il s’agit notamment de Gouali Dodo Basile Junior et du sénateur N’dohi Yapi Raymond. Malgré tout, seules les bases du parti, fruits de l’équipe sortante, continuent de se mouvoir. Et laisser croire qu’au PDCI, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Et ce mal-être du vieux parti, les militants plus aveuglés par la volonté de voir la chute du parti au pouvoir serait-ce que par la santé de leur famille politique, ne peuvent voir.
Présidentielle 2025
À l’instar de tous partis significatifs, l’objectif du PDCI est la conquête du pouvoir d’Etat à l’issue de la présidentielle d’octobre 2025. Peine perdue, pour le vieux parti. Avec une telle équipe, le rêve de la magistrature suprême au sortir de cette élection est à oublier. Le PDCI ne saurait triompher du parti des houphoulfistes, bien trop organisé et enraciné, qui a une direction forte et une base militante en éveil. Le président Tidjane Thiam est certainement celui qu’il faut au vieux parti, mais sur qui s’appuiera-t-il s’il est désigné pour défendre les couleurs vert et blanc à la présidentielle de 2025.
Le nouveau leader du veux parti sera appelé à faire la campagne à travers tout le pays, mais qui aura-t-il à ses côtés ? La dernière rentrée politique dans le Goh, où Guikahué et autres grands noms de cette région ont brillé par leur absence, donne un aperçu assez clair de ce fait. Ils vont certainement s’investir et s’impliquer au moment opportun, mais pas comme s’ils étaient aux affaires au secrétariat exécutif par exemple. Le PDCI, version Thiam, est mal-parti.
Source: Le Mandat