Nationalité ivoirienne: Lamoussa Djinko accuse : « La Côte d’Ivoire refuse de reconnaître ses propres enfants…»
Lemandatexpress – L’épineuse question de la nationalité ivoirienne était au centre de la conférence publique animée, vendredi 23 août au Palm Club, par Lamoussa Djinko, le président du Renouveau démocratique, parti politique d’opposition.
Après une série de conférences de presse thématiques au siège du Renouveau démocratique, Lamoussa Djinko a élargi son auditoire pour exposer sur la question de la nationalité ivoirienne. Ainsi, outre les hommes et femmes de média, des représentants de partis et mouvements politiques, chefs religieux et de communautés ont investi la salle Zulu de l’hôtel Palm Club, ce vendredi 23 août 2024, pour l’écouter et interagir.
Comme à son habitude, l’opposant politique a, dans un premier temps, plaidé pour le dédommagement des victimes de la crise postélectorale à hauteur de 30 millions de F CFA chacune. Ce qui contribuerait, selon lui, à consolider la réconciliation nationale.
Pas de nationalité ivoirienne avant 1960
S’appesantissant par la suite sur la thématique de la conférence, c’est-à-dire, la nationalité, il a fait d’entrée l’état des lieux historique de la situation identitaire en Côte d’Ivoire. Le Président du Renouveau démocratique est parti de la dislocation de la Volta en 1932 pour aboutir au Code sur la nationalité du 14 décembre 1961. Soutenant, documents à l’appui, qu’avant le 07 août 1960, date de la proclamation de l’indépendance, « il n’y’avait pas de nationalité ivoirienne ».
De ce postulat, Lamoussa Djinko affirme que des personnes résidant ou nées en Côte d’Ivoire avant cette échéance auraient dû jouir naturellement et logiquement de la nationalité ivoirienne. Ce qui n’est pas le cas, regrette-t-il en prenant des exemples de nombreux citoyens issus historiquement de la Haute Volta (Burkina Faso actuel) dont la situation identitaire n’a jamais été résolue.
Pour ce leader politique, il s’agit d’une erreur, une injustice à corriger. « La Côte d’Ivoire refuse de reconnaître ses propres enfants », s’offusque Lamoussa Djinko, ajoutant que la réconciliation nationale dépend de la résolution de ce problème.
Selon lui, la responsabilité de tous les présidents qui se sont succédé au perchoir de la République est engagée dans l’approche de cette épineuse question. « Ils n’ont pas su gérer ce problème alors qu’à un moment donné, ils ont tous été accusés d’être des étrangers », dira-t-il. Aussi, a-t-il évoqué en substance l’article 35 de la constitution sous la 2e République qui était, selon lui, taillé pour éliminer Alassane de la Présidentielle de 2000.
En clair, Lamoussa Djinko voit dans la question de la nationalité un frein à l’édification d’un État-nation bercé par la cohésion et le vivre-ensemble. Mais aussi « la vraie source de toutes les crises » qu’a connues la Côte d’Ivoire (Sic).
Sécuriser les données informatiques
Pour cette figure politique de l’opposition, il est loisible à la Côte d’Ivoire de choisir son système identitaire (droit de sol ou de sang). En revanche, il estime que l’attribution de la carte nationale d’identité à des étrangers présumés répond souvent à des besoins électoralistes. Par ailleurs, Lamoussa Djinko invite les autorités ivoiriennes à sécuriser davantage les données informatiques liées à la nationalité. Parce qu’à l’entendre, il y aurait des failles dans le système.
Après l’état des lieux, le Renouveau Démocratique a présenté ses propositions de solutions pour la résolution de cette problématique. « Si Dieu nous fait la grâce d’être au pouvoir, nous allons mener une concertation nationale avec les chefs religieux, l’organisation des rois, la société civile, les partis politiques pour qu’on trouve ensemble une solution définitive à ce problème; nous allons proposer un nouveau code sur la question de la nationalité. Nous allons revisiter les dossiers de tous sont des Ivoiriens mais qui ont été naturalisés sous les cinq présidents…», a égrené Lamoussa dont l’exposé a suscité de la controverse au sein de l’auditoire.
A noter que le FPI, l’ACI, le MGC et d’autres mouvements politiques ont participé à cette conférence publique
Martial Galé