Hubert Oulaye « épinglé », les retrouvailles Ouattara-Gbagbo, 25 000 adhérents…
Lemandatexpress – Les propos d’Hubert Oulaye concernant l’inscription de Laurent Gbagbo sur la liste électorale suscitent des réactions du régime. Pendant ce temps, une rencontre est prévue entre le président Alassane Ouattara et le leader du PPA-CI. De son côté, le PDCI récolte les fruits de sa campagne d’enrôlement. L’État de Côte d’Ivoire se tient aux côtés des élèves victimes d’un accident lors d’un séjour linguistique au Ghana.
Le ton continue de monter dans le microcosme politique ivoirien, avec chaque jour son lot de propos tonitruants. Cette fois-ci, c’est Hubert Oulaye, président du groupe parlementaire PPA-CI, qui a allumé la mèche. À Zoukougbeu, lors d’une cérémonie d’installation, l’ancien ministre s’est exprimé comme jamais sur la présidentielle de 2025. Selon lui, il n’y aura pas d’élection si Laurent Gbagbo n’est pas inscrit sur la liste électorale.
Comme on pouvait s’y attendre, cette déclaration n’a pas échappé à la critique, surtout du côté du pouvoir, où les réactions ont été à la hauteur de l’énonciation. Ainsi, depuis Agboville, Kouassi Adjoumani, le porte-parole principal du RHDP, a « remis Hubert Oulaye à sa place », écrit Le Rassemblement. « S’il n’y a pas d’élection, il y aura quoi ? », s’est interrogé, en effet, le ministre d’État, visiblement furieux contre ce cadre de l’opposition. Pour Adjoumani, dont les propos sont rapportés par Le Mandat, « le PPA-CI n’est pas dans une logique d’élection ».
“Celui qui voudra nous balayer…”
Toutefois, il met en garde contre d’éventuelles velléités de subversion en affirmant, dans Le Patriote, que « celui qui voudra nous balayer sera balayé lui-même ». Le Jour Plus renchérit en ces termes : « Hubert Oulaye dévoile au grand jour le plan diabolique du PPA-CI », avant d’inviter le PDCI à « se désolidariser du parti de Laurent Gbagbo ».
Décidément, le torchon brûle entre la majorité présidentielle et la formation des socialistes, au regard des passes d’armes incessantes entre les deux partis. Cela n’entrave cependant pas la volonté de dialogue du président de la République et de son prédécesseur, chef de file du PPA-CI, Laurent Gbagbo. Des retrouvailles s’annoncent entre les deux personnalités. L’Inter se fait l’écho de ce rendez-vous crucial en indiquant que « Gbagbo et Ouattara vont se parler ». En attendant, les deux personnalités ont quitté le pays ces dernières 24 heures. Alassane Ouattara pour la France, Laurent Gbagbo pour la Belgique via l’Hexagone.
Et le PDCI-RDA dans tout cela ? Le parti doyen ne manque pas d’initiative. Focalisé sur son objectif de ravir le pouvoir d’État au RDP en 2025, l’équipe de Tidjane Thiam est en contact avec le terrain. La quête de nouveaux militants bat son plein et commence à porter ses fruits. En effet, le PDCI a imprégné ses nouveaux militants des valeurs du parti, avec 25 000 adhésions durant ces trois jours, selon Dernière Heure Monde.
Le choix du candidat
Si les choses semblent ainsi aller dans le bon sens pour le parti du défunt Henri Konan Bédié, se pose en revanche la question de son porte-étendard à la présidentielle de 2025. « Quelle convention pour le choix du candidat ? », s’interroge à juste titre Le Nouveau Réveil, qui croit savoir « ce qui pourrait se passer dans quelques mois ».
L’actualité nationale, c’est aussi l’engagement social de l’État ivoirien. En réaction à l’accident du convoi des élèves partis pour un séjour linguistique au Ghana, le gouvernement fait preuve de solidarité. Hier jeudi, le Premier ministre Robert Beugré Mambé, au nom du chef de l’État, est allé apporter la compassion du gouvernement à la famille de Koffi Claude Olivia (15 ans), premier cas de décès lié à cet accident. « Le chef de l’État et le gouvernement aux côtés des 32 enfants et leurs parents », indique Le Mandat. Il convient de souligner que tous les blessés de l’accident bénéficient d’une prise en charge médicale assurée par l’État de Côte d’Ivoire.
Le bien-fondé de la mesure
Enfin, l’instauration du visa d’entrée au Maroc par le gouvernement ivoirien fait débat. Malgré les raisons évoquées, notamment la nécessité d’assécher le flux de l’immigration clandestine et les réseaux de trafiquants de documents administratifs, les voix s’élèvent. « Le gouvernement explique, les Ivoiriens au Maroc prennent position », écrit L’Intelligent d’Abidjan. Le Sursaut, pour sa part, estime que « l’État de Côte d’Ivoire pénalise ses citoyens ». Les faits nous situeront sur le bien-fondé de cette mesure a posteriori. Alors, wait and see !
À lundi,
Martial Galé