Bangladesh : La Première ministre démissionne sous la pression de la rue, l’armée aux commandes
Lemandatexpress – Le mouvement de contestation qui secoue le Bangladesh depuis plusieurs semaines a atteint son paroxysme dimanche, contraignant la Première ministre à fuir ce lundi 5 août vers l’Inde.
Au pouvoir depuis 2009, la Première ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina, n’a pas résisté plus longtemps à la contestation de la rue, qui est monté d’un cran le dimanche 04 août. En conséquence, elle a démissionné ce lundi et quitté le pays, rapporte France 24.
Selon TF1, citant une source proche de la dirigeante de 76 ans, cette dernière a quitté la ville par hélicoptère. « Elle voulait enregistrer un discours, mais elle n’a pas eu l’occasion de le faire », a précisé cette source. Et d’ajouter : « Son équipe de sécurité lui a demandé de partir, elle n’a pas eu le temps de se préparer ».
Peu après son départ, le palais de la Première ministre à Dacca a été pris d’assaut par des milliers de manifestants antigouvernementaux, et l’armée a formé un « gouvernement intérimaire ». Son fils, Sajeeb Wazed, avait pourtant exhorté les forces de sécurité à empêcher toute prise de pouvoir. « Votre devoir est d’assurer la sécurité de notre peuple et de notre pays, ainsi que de faire respecter la Constitution », a-t-il écrit sur Facebook.
Lors d’un discours télévisé ce lundi matin, le chef de l’armée, le général Waker-Uz-Zaman, a annoncé la démission de la Première ministre et déclaré qu’il allait « former un gouvernement intérimaire ».
Cette démission est consécutive à des manifestations qui ont fait au moins 300 morts depuis juillet, selon un bilan évoqué par l’AFP, dont au moins 94 pour la seule journée de dimanche.
À l’origine de ce qui est devenu une crise constitutionnelle, il y avait une contestation étudiante contre des quotas d’emploi dans la fonction publique.
Le Bangladesh connaît, à travers ces événements, une parenthèse de violence sans précédent depuis son indépendance en 1971.