Changement climatique :Mambé prône une action concertée des bailleurs de fonds et du secteur privé
Lemandatexpeess – Le premier ministre Robert Beugré Mambé appelle à une action concertée des bailleurs de fonds du secteur privé et de l’Etat pour relever le défi du financement du programme national de lutte contre le changement climatique.
« Face aux défis, il est important de se mettre ensemble pour inverser les tendances », a déclaré le chef du gouvernement, hier, à la table ronde internationale sur le financement du climat, à Sofitel Hôtel Ivoire. Il a expliqué que le programme pour la lutte contre le changement climatique transcrit dans les Contributions déterminées nationales (CDN) nécessite un financement d’environ 22 milliards de dollars, soit 17% du Produit intérieur Brut (PIB).
Aussi l’appui des partenaires internationaux et des investisseurs est-il crucial pour relever le pari. « Cette rencontre est une aubaine pour renforcer le partenariat pour le financement du développement durable en Côte d’Ivoire », a-t-il souligné.
Robert Beugré Mambé a relevé la place de choix de la question climatique dans les projets de développements des pays. Une configuration qui se traduit par les menaces climatiques tangibles et palpables. En Côte d’Ivoire, il a mentionné les inondations, la sécheresse, la dégradation des sols. Le chef du gouvernement a évoqué les scénarios de projections catastrophiques du Groupe international des experts pour les changements climatiques (GIEC) pour l’Afrique qui prévoient une augmentation du niveau de pauvreté à l’horizon 2030, si rien n’es fait.
Le Premier ministre a soutenu que la Côte d’Ivoire a revu ses engagements à la hausse en connaissance de cause promettant une réduction de l’émission des gaz à effets de serre (GAS) de 28% dans les CDN de 2015 à 30,4% dans ceux de 2022. Cet engagement, a signifié le chef du gouvernement, s’est traduit à travers des projets comme le « Abidjan Legacy program », l’héritage de la COP15 organisé, il y a deux ans, à Abidjan et la réalisation du diagnostic climat complet.
Le ministre des finances et du Budget, Adama Coulibaly a abondé dans le même sens en soulignant la complexité de la problématique du financement de l’action climat. « Le défi de l’érosion côtière, la désertification nécessite des moyens colossaux. Nous devons mobiliser plus de 22 milliards de dollars, soit 17% du PIB d’ici 2030. De ce fait, cette table ronde revêt une importance capitale », dira-t-il et de poursuivre : « Nous devons œuvrer ensemble pour identifier les ressources nécessaires pour l’avenir de la Côte d’Ivoire ». Adama Coulibaly estime qu’au sortir de cette table-ronde, les défis climatiques doivent être transformés en opportunités. Patrick Verkooijen, le directeur du centre mondial sur l’adaptation a pour sa part évoqué l’importance de l’adaptation au changement climatique à la fois pour la Côte d’Ivoire et l’ensemble du continent. « L’adaptation est essentielle pour votre coopération avec le FMI ; essentielle pour toute l’Afrique parce que l’Afrique est le continent le plus vulnérable ».
Le directeur a précisé que la Côte d’Ivoire risque de perdre sa stature de premier producteur mondiale de cacao d’ici 25 ans si les choses restent en l’état. En outre, les effets du changement climatique peuvent annihiler la croissance économique du pays. « Nous devons faire en sorte que le développement soit adapté aux besoins des populations », a-t-il relevé. Il a annoncé que son institution peut investir chaque année 10 milliards de dollars en Côte d’Ivoire.
Ousmane Diagana, le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du centre a félicité la Côte d’Ivoire pour son rôle de leadership, en matière de lutte contre le changement climatique. Il a cité plusieurs mesures dont l’adoption du premier rapport sur le climat. « La Côte d’Ivoire avance sur des bases solides », a-t-il affirmé. Poursuivant, il a souligné la création de la commission nationale de lutte contre le changement climatique (CNLCC), cadre pour une action concertée efficiente.
César Ebrokié