Assalé, Bredoumy, Gbagbo, Me Blessy: Quand l’opposition juge le discours de Ouattara devant le Congrès

Lemandatexpress – Plusieurs réactions ont suivi l’adresse du président de la République au Congrès, ce mardi 18 juin 2024. Si les élus de la majorité ont salué à l’unanimité le message délivré par Alassane Ouattara, leurs homologues de l’opposition ont exprimé leur déception.

Présents au Congrès ce mardi, à l’occasion du discours d’Alassane Ouattara sur l’état de la Nation, des leaders de l’opposition ont partagé leurs impressions au micro et devant les caméras de NCI. Qu’ils soient du PDCI, du PPA-CI ou d’autres mouvements et partis politiques, ils disent être restés sur leur faim dans l’ensemble.Pendant 45 minutes, le Président de la République a passé en revue les faits marquants de la Nation ivoirienne, de l’environnement au coût de la vie en passant par l’économie, l’éducation, le climat sociopolitique, etc. Un tableau reluisant. Toutefois, l’opposition s’attendait à autre chose.

« Beaucoup d’Ivoiriens et même certains députés attendaient que le président se prononce sur les présidentielles. Manifestement, il ne l’a pas fait, ça sera pour une prochaine fois certainement », a réagi Tiémoko Assalé, député-maire de Tiassalé et président du tout nouveau mouvement politique, « Aujourd’hui et demain la Côte d’Ivoire (ADCI) ». Rappelant le caractère institutionnel de cet exercice, le journaliste s’est attardé, en outre, sur la gouvernance et la corruption, des notions évoquées par le chef de l’État. « En tant que président de l’ADCI, ce sont des choses sur lesquelles nous travaillons énormément », a-t-il avancé sans plus.

Si Assalé a été tempéré dans son analyse, Me Blessy Chrysostome, député de la circonscription de Béoumi, a livré un jugement sans concession. Selon lui, « le discours était vide, plat, ennuyeux ». « C’était juste un copier-coller de ce que chaque ministre a pu donner et une litanie de satisfecit », a-t-il déclaré, estimant que lorsqu’on présente les résultats d’une équipe, on doit également faire des critiques. En somme, l’avocat conseil du PDCI-RDA dit ne pas être satisfait au sortir de ce rendez-vous, retenant comme seul point positif « la Coupe d’Afrique des Nations ».

Moins rude dans le ton et les mots, l’honorable Bredoumy Soumaïla a exprimé une déception similaire. « Le président de la République a rempli son devoir constitutionnel de s’adresser au parlement. Il a décrit une situation de ce qui est selon leur vision. Mais si on écoute le président de la République, si on n’est pas en Côte d’Ivoire, on penserait que c’est un eldorado. Au niveau du PDCI, on n’a pas eu les perspectives ; c’est ce qu’on attendait », a-t-il regretté en pointant, par ailleurs, l’absence de bilan sur les actions en matière d’insertion en faveur des jeunes.

Comme ses collègues de l’opposition, Michel Gbagbo, député PPA-CI de Yopougon, est reparti du Palais des congrès avec des questions en tête. Lui qui espérait entendre des mots concernant son père, le président Laurent Gbagbo, et la candidature du chef de l’État, estime que ses attentes sont restées en suspens. « Je suis venu avec deux préoccupations, la première était de savoir si le président Laurent Gbagbo, conformément à la loi, pourrait être candidat comme il le souhaite. Et la deuxième, c’était de savoir si, comme ses frères africains, le président Alassane Ouattara voudrait encore faire un 3e, un 4e mandat. Sur ces deux points, je n’ai pas eu de réponse. J’avoue que je suis déçu et je suis resté sur ma faim ».

En écho à ces réactions de désapprobation, une grande partie des élus (sénateurs et députés) ont applaudi le discours du président Ouattara à l’occasion de ce 4e rendez-vous avec le Congrès. C’est le cas de Silué Kagnon, Vassiriki Diaby ou encore Madame Coulibaly Mama épouse Ouattara, sénatrice d’Abidjan. Évoquant les éléments de performance communiqués par le président de la République, cette dernière a déclaré : « J’ai une réaction de satisfaction parce que ce sont des chiffres que nous avions auparavant ; nous savions plus ou moins ce qui est fait de façon concrète en Côte d’Ivoire. Mais il a fallu que le Président de la République nous dise de façon officielle, département ministériel par département ministériel, ce qui est fait pour la population ivoirienne, pour le bien-être des Ivoiriens. Et ça, j’en suis fière, j’en suis contente ».

En définitive, chaque élu a apprécié le discours selon son propre prisme. Cela n’enlève rien à la solennité du rendez-vous et au leadership éclairé du président de la République dont la vision pour le pays reste inchangée : « faire de la Côte d’Ivoire une nation unique, prospère et moderne, une Côte d’Ivoire solidaire ».

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Martial Galé