Alassane Ouattara maître du jeu, Damana Pickass hausse le ton, les Baoulés tournent une page…
Lemandatexpress – Les évènements s’enchaînent pour le chef de l’État, qui sera face au Congrès ce jour, après son périple européen. Damana Pickass, vice-président du PPA-CI, met les adversaires de Laurent Gbagbo au défi. Dans le royaume Baoulé, le prince Kouadio Maxime monte sur le trône. Mbappé s’invite dans le débat politique en plein Euro…(La Matinale expresse).
Alassane Ouattara, à la barre, dans la peau du chef ; celui dont la parole attendue face aux parlementaires (sénateurs et députés) réunis en Congrès, polarise tout le landerneau politique et l’opinion publique depuis près de trois semaines. Le jour tant attendu est arrivé : mardi 18 juin. L’instant d’une adresse, le temps sera comme suspendu au-dessus de la Côte d’Ivoire.Toutes ces spéculations, toutes ces hypothèses qui ont suivi l’annonce de ce passage au Congrès vont se confirmer ou non. Le suspense est à son comble alors que s’approche la fatidique échéance de 10 heures.
Dans un communiqué en date du 3 juin, l’Assemblée nationale invitait les « députés à prendre toutes les dispositions pour être présents à cette réunion du Congrès à l’auditorium du Sofitel Ivoire », témoignant ainsi de l’importance de ce rendez-vous où la vie de la Nation sera le centre d’intérêt.
La presse s’emballe ce mardi autour de cette tribune du président de la République. Chacune y va de son analyse et de ses prévisions. Fraternité Matin, le quotidien gouvernemental, annonce « Le grand oral du Président Ouattara ». Le Mandat, pour sa part, évoque les « trois scénarios possibles », tout comme L’Avenir qui croit savoir « Les enjeux du 4e rendez-vous de Ouattara avec le Congrès ». Enfin, journal proche de l’opposition, Le Quotidien s’interroge si Ouattara va accepter un quatrième mandat « inconstitutionnel ». Bref, tout le monde est suspendu aux lèvres du chef de l’État qui, de ce fait, incarne bien le maître du jeu.
En parallèle de cette attente, le PPA-CI garde le verbe toujours haut et acéré. Pour la cause de Laurent Gbagbo, les militants et cadres du dernier-né des partis politiques y vont avec la dernière énergie et sans ménagement. En sa qualité de vice-président, Damana Adia Pickass a haussé le ton une nouvelle fois. Dans des propos rapportés par le Canard déchainé, ce dernier met au défi quiconque voudrait se dresser sur le chemin de son mentor : « Que celui qui est garçon vienne affronter Gbagbo », déclare-t-il en référence à l’article 185 nouveau du Code pénal. Car, poursuit-il, en précisant : « Ils veulent nous effrayer avec des lois liberticides », « nous n’allons pas accepter d’être muselés dans ce pays ». Manifestement, l’adoption de ce nouveau texte de loi n’en finit pas de faire couler beaucoup d’encre et de salive. On assiste, en effet, à une situation polémique qui pourrait se dénouer devant le Conseil constitutionnel.
Le peuple baoulé, lui, vient de tourner, tout en douceur, une nouvelle page dans son organisation culturelle et politique. En effet, désigné régent responsable à la mort de la Reine mére Akwa Boni II, le prince Maxime Kouadio a été installé sur le trône hier à Sakassou. Il devient ainsi le nouveau roi du royaume Baoulé, sous le nom de règne Nanan Kouakou Djè II. La relative polémique soulevée en mai dernier, suite à sa désignation, n’a pas prospéré plus longtemps. Les adeptes de Nanan Ôtimi Kassi Anvo se sont ralliés dans le respect des us et coutumes. Ce sont tous les Baoulés, sans distinction de tribus et de cantons, qui se sont mobilisés hier pour célébrer l’installation de Sa Majesté Nanan Kouakou Djè II. 39 chefs de canton, 172 chefs de village de Sakassou ainsi que des présidents d’association étaient, en effet, de la partie.
Le pouvoir est sacré, dit-on. Kambou Sié, le nouveau secrétaire général de la FESCI, entend bien faire prévaloir cette maxime au sein de l’organisation scolaire et estudiantine. Le successeur d’Allah Saint-Clair est droit dans ses bottes face à ce qu’il considère comme des velléités de caporalisation de ce syndicat. « Ceux qui veulent contrôler la FESCI se trompent d’époque », prévient-il dans Notre voie. Il est clair que depuis son avènement, la fédération ne navigue pas sur une bonace, en raison notamment de revendications à n’en point finir concernant le processus électoral des secrétaires de sections. Mais, en « général » averti, il mène la barque. Sereinement.
Enfin, un mot de la France et de l’équipe nationale de football pour conclure. En plein Euro 2024, les internationaux français se sont invités dans le débat politique autour des législatives des 30 juin et 7 juillet. Tout comme Marcus Thuram, Kylian Mbappé, le capitaine des Bleus, est entré en campagne contre l’extrême droite. Pour le natif de Bondy, cette idéologie ne correspond pas aux valeurs de la France qui sont celles « de tolérance, mixité et de respect ». Aussi, a-t-il invité le peuple français et la jeunesse en particulier à choisir l’avenir du pays face « aux extrêmes qui sont aux portes du pouvoir ».
Sur le terrain, Mbappé, qui espère avoir encore la fierté de porter le maillot tricolore le 7 juillet, et ses équipiers ont fait le job en réussissant leur entrée dans l’Euro germanique (1-0 face à l’Autriche). Il reste entendu, cependant, que sa sortie ne passe pas auprès de toute l’opinion. Le Rassemblement National n’a pas manqué de lui répondre. « Par ce type de position en plein Euro, Kylian Mbappé fracture le pays et envenime la situation (…) Je suis frappé. Les Français font la part des choses entre un multimillionnaire et la situation du pays », a déclaré Andréa Kotarac, porte-parole du RN à BFM TV. Mbappé appréciera.
À demain
Martial Galé
Lemandatexpress.net