Candidature de Ouattara, amnistie de Gbagbo, actes subversifs de Soro, Touré Mamadou dit tout (La Matinale expresse)
Lemandatexpress – Porte-parole adjoint du RHDP, le ministre Touré Mamadou était l’invité de RFI, ce mardi matin. Au micro de Christophe Boisbouvier, il a réagi, sans faux fuyants sur la candidature du président Alassane Ouattara à la présidentielle 2025. Il a également donné des pistes pour une éventuelle amnistie de Laurent Gbagbo. Avant de conclure sur le cas Soro Guillaume qui, malgré ses échanges avec Alassane Ouattara, s’illustre, selon lui, par des actes subversifs au regard des propos tenus par ses proches. Entretien.
La présidentielle, c’est dans quinze mois, alors comment se prépare le parti au pouvoir, le RHDP ?
Sans ambiguïté, notre candidat s’appelle Alassane Ouattara. Nous sommes en train d’achever la restructuration de notre parti et le parti est en ordre de bataille pour remporter cette élection présidentielle dans quinze mois, dès le premier tour. Fort du bilan positif que nous avons, fort des actions positives qui ont été menées en faveur des populations et puis des résultats obtenus, il y a un an, lors des élections locales qui, pour nous étaient des élections intermédiaires où le RHDP a raflé la majorité des sièges, surtout la majorité des voix.
Mais, êtes-vous certain qu’Alassane Ouattara va accepter la proposition que vous allez lui faire ?
Le président n’a pas encore répondu à notre demande mais, ce qui est clair sans ambiguïté, c’est que le RHDP, toutes les instances du parti, les cadres du parti, tous les militants du parti estiment qu’Alassane Ouattara a encore beaucoup à apporter dans ce pays. Et dans un contexte national, sous-régional et mondial aussi difficile, il a le leadership nécessaire pour conduire encore ce pays vers des lendemains meilleurs.
Le président Ouattara n’est plus tout jeune, qu’est-ce que vous répondez à ceux qui disent que le RHDP devrait rajeunir ses cadres et investir un candidat plus jeune ?
Le RHDP a rajeuni ses cadres. Regardez, en comparaison à tous les partis politiques. Les cadres ont été rajeunis au niveau du RHDP de par la volonté politique du président Alassane Ouattara. Le rajeunissement des cadres dans un parti politique diffère du choix du candidat à l’élection présidentielle. Le choix du candidat à l’élection présidentiel, c’est avoir le meilleur poulain, qui permet de rassembler le parti, le mettre en ordre de bataille et gagner l’élection présidentielle. Et ça, ce n’est pas une question d’âge sinon le président américain (Jo Biden), à 82 ans ne serait pas candidat à sa propre succession. Donc, ce n’est pas une question d’âge, c’est une question de leadership et de capacité à rassembler sa famille politique et à fédérer les Ivoiriens pour gagner l’élection présidentielle. Et nous estimons qu’aujourd’hui, la meilleure personne qui peut remplir toutes ces conditions, c’est le président Alassane Ouattara. Et puis, aujourd’hui l’enjeu, pour notre pays, c’est un enjeu de stabilité. Vous savez, il ne faut pas regardez les choses simplement intra-Côte d’Ivoire. La Côte d’Ivoire est dans un ensemble sous-régional ; on sait tout ce qui se passe. Aujourd’hui, on a besoin d’un chef qui peut garantir cette stabilité.
Dans l’opposition, du côté du PPA-CI, c’est Laurent Gbagbo qui vient d’être investi. Le problème, c’est que l’ancien président ivoirien n’est pas amnistié. Il reste donc inéligible. Est-ce que son amnistie est envisageable ?
Sur la question de l’amnistie, il est quand même curieux que – puisque l’amnistie c’est une loi qui passe au parlement –le PPA-CI qui a des députés à l’Assemblée Nationale n’ait jamais pris l’initiative d’une loi d’amnistie pour leur propre candidat. C’est curieux. Donc, le président Ouattara n’a aucun moyen, aujourd’hui, d’amnistier Laurent Gbagbo. Et donc le PPA-CI pourra initier un projet de loi à soumettre à l’Assemblée nationale.
Le PPA-CI demande à être reçu par le Premier ministre, cette audience serait possible ?
Nous avons des institutions qui fonctionnent normalement, le dialogue n’a jamais été rompu. Mais après, la question est de savoir est-ce que pour cette question du PPA-CI par rapport à une candidature de Laurent Gbagbo, la Primature est l’institution la plus indiquée. Je pense que le PPA-CI sait qu’il y a les questions de justice, les questions liées au processus électoral et nous avons des instituions à charge de régler ces questions.
Autre adversaire du président Ouattara, son ancien Premier ministre Guillaume Soro, qui vit en exil depuis cinq ans. Les deux personnalités (Alassane Ouattara et Guillaume Soro) ont échangé deux coups de téléphone fin mars. Est-ce le signe de la réconciliation ?
Guillaume Soro a pris l’initiative d’appeler le président Alassane Ouattara pour lui présenter ses excuses pour les torts qu’il a pu lui causer et en même temps lui dire merci pour la libération de certains détenus proches de lui. Certains ont vu en cela un acte allant dans le sens d’un apaisement. Mais encore faut-il que les autres actes, en dehors de ce coup de fil, aillent dans ce sens. Ce que nous recherchons, c’est la sincérité dans les actes posés. Le président Ouattara a montré sa disposition à faire avancer ce pays et à consolider la paix. D’ailleurs, à la faveur de la CAN, beaucoup de détenus militaires ou proches de l’opposition ont été libérés. Maintenant, il faut que chacun soit sincère dans les actes posés.
Vous doutez de la sincérité de Guillaume Soro, cela veut dire que vous n’avez pas confiance en lui ?
Ce n’est pas mon opinion qui compte ou pas mais beaucoup d’observateurs considèrent qu’on ne peut pas la nuit, demander pardon, et la journée, se mettre dans des activités subversives ou avoir des propos à travers ses collaborateurs pour salir la réputation du président etc. Donc les actes posés par les plus proches collaborateurs ne sont pas en adéquation avec le coup de fil qui a été passé et cela amène à s’interroger.
Retranscrit par Martial Galé
Source : RFI