Entretien des routes en Afrique : 35 pays à Abidjan pour trouver des solutions
LeMandatexpress-La 21ème Assemblée générale de l’Association des fonds d’entretien routier africains (AFERA) s’est ouverte hier lundi 13 mai à l’hôtel Ivoire d’Abidjan. C’était en présence du Premier ministre Robert Beugré Mambé, parrain de ces Assemblées générales. Les travaux qui s’achèveront le 16 mai 2024 s’articulent autour du thème : « Vers un financement des fonds routiers pour un meilleur entretien du réseau routier africain ».
Les pistes de réflexion de Mambé
Le chef du Gouvernement qui a ouvert les travaux en a profité pour partager avec les participants venus de 35 pays, 4 pistes de réflexion. « Je voudrais partager avec vous quelques réflexions. S’il est vrai que la route précède le développement, alors, nous devrions tous convenir que les mécanismes de financement des réseaux routiers devraient prendre appui sur de nouveaux logiciels ou de nouveaux paradigmes. A savoir, premièrement, que le taux de rentabilité interne des produits routiers, reste valable pour certains types de liaisons. Par exemple, les routes inter régionales ou inter départementales. Pour le reste du réseau routier, il faut recomposer les équations qui conduisent au taux de rentabilité, en ayant à l’esprit que c’est la route qui va générer la richesse ou les richesses. Il faut donc envisager d’accorder plus de coefficients au futur impact de l’existence de la route. Deuxièmement, la préservation du patrimoine routier exige qu’un programme d’entretien soit parallèlement conçu et que les efforts financiers qui en découleront soient programmés à l’avance, pour éviter d’agir sous contrainte.
Troisièmement, cela conduit non seulement à construire la route, mais à programmer à partir de l’année N de sa mise en circulation, les efforts financiers qui seront nécessaires pour le maintien en l’état de ces routes à partir de l’année N+4 ou N+5 »,a exposé l’ingénieur des TP, avant de poursuivre : « Dans le programme d’entretien routier, il faudrait prévoir des missions de mesures d’élasticité de la route, de façon régulière, dans les laboratoires des travaux publics, pour avoir les moments d’alerte. Quatrièmement, dans les mécanismes de financement des infrastructures, l’eau, l’assainissement, les routes entre autres, qui s’avèrent de plus en plus incontournables, de privilégier au profit des pays en développement, des financements à taux concessionnels, arrimés à des maturités plus longues, de 20 à 30 ans, et même plus, parce que ce sont les infrastructures qui impulsent le développement. Il faut donc privilégier la construction de ces infrastructures pour accélérer le développement. Pour tous les pays, il devient impérieux de favoriser la recherche et l’émergence de nouveaux matériaux de construction de nos routes. Et c’est là que le rôle des laboratoires des travaux publics devient primordial ».
Il a rappelé que le Président Ouattara fait du développement de la route, la priorité de son vaste programme de développement socioéconomique de la Côte d’Ivoire. Robert Beugré Mambé a indiqué que la Côte d’Ivoire dispose d’un réseau linéaire classé de 82 mille KM dont 8100 km de route de terre urbaine revêtue. En plus de ce vaste réseau, la Côte d’Ivoire dispose en outre de 5 mille km de voirie urbaine et un peu plus de 200 mille km de route rurale non classée, selon le chef du Gouvernement. « Le Président Alassane Ouattara a donné des instructions fermes que soit renforcée la synergie entre le ministère en charge de l’Agriculture, le ministère en charge du Commerce et le ministère en charge de l’entretien routier pour que cette synergie soit renforcée afin que la production de nos parents ne restent pas en état de léthargie », a dit Robert Beugré Mambé. Pour sa part, Aubin Essaie Moussa, le président de l’AFERA a décliné les objectifs de son organisation.
C’est quoi l’AFERA ?
Il a décrit la structure qu’il préside comme une organisation apolitique, professionnelle, à but non lucratif, regroupant les Fonds d’entretien routier d’Afrique. Elle a été créée le 18 décembre 2003 à Libreville au Gabon et compte aujourd’hui 35 pays membres d’expression francophone, anglophone ou lusophone. « Elle vise le partage d’expérience, le renforcement de capacité, ainsi que la promotion de la bonne gouvernance, du partenariat public-privé ou de la mobilisation de ressources destinées à l’entretien routier. En outre l’AFERA œuvre à la construction d’un partenariat productif avec les organisations internationales sur les questions liées au développement du réseau routier en Afrique. Elle assure également une politique de plaidoyer auprès des gouvernements pour un financement adéquats et durable de l’entretien routier sur le continent Africain.
Dans cette optique, elle s’emploie à la recherche de financement et de solutions innovantes pour l’élargissement de l’assiette des ressources financières », a-t-il dit. Aubin Essaie Moussa a ajouté que l’AFERA s’est doté d’un secrétariat exécutif qui dit-il s’attèle à la mise en œuvre du plan stratégique 2023-2027 de ladite association. Par ailleurs, il a indiqué que depuis 2006, son association s’est consultée en quatre (4) groupes focaux sous régionaux. Il s’agit du groupe focal Afrique australe avec 9 pays membres, le groupe focal de l’Afrique centrale avec 6 pays membres, le groupe focal de l’Afrique de l’Est avec 8 pays membres et le groupe focal avec 12 pays membres.
A noter que la Côte d’Ivoire a été choisie pour abriter le siège du groupe focal de l’Afrique de l’ouest, bien que la présidence soit assurée par le Nigéria. Quant au ministre-Gouverneur du district autonome d’Abidjan, Cissé Bacongo il a exprimé sa reconnaissance au chef de l’Etat pour avoir accepté la tenue de cette AG à Abidjan. Il a mis en exergue la beauté de la capitale économique tout en remerciant le Fonds d’entretien routier de Côte d’Ivoire et ceux des autres pays africains.
« Que cette rencontre soit une occasion d’échanges, de découverte mutuelle », a-t-il souhaité. Faut-il le rappeler, à cette cérémonie, il y avait le ministre de l’enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’apprentissage, Koffi N’Guessan, du ministre de l’emploi et de la protection sociale, Adama Kamara, de Françoise Remarck, ministre de la Culture et de la Francophonie, du ministre d’Etat, ministre de la défense Téné Birahima Ouattara.
Paul Kouakou
LeMandatexpress.net