Les travailleurs cognent et le gouvernement plie, Hanny Tchelley démonte le PPA-CI, 37 millions de faux billets… (La matinale expresse)
Lemandatexpress – La fête du travail, célébrée en grande pompe, le mercredi 1er mai, sur l’ensemble du territoire national, a été l’occasion pour les travailleurs ivoiriens de rappeler au gouvernement leurs conditions sociales et professionnelles. De son côté, Hanny Tchelley vole dans les plumes de son ancien mentor, Laurent Gbagbo. Pendant ce temps, des millions de faux billets sont saisis à Bouaké.
1er mai, fête du travail ou la traditionnelle lucarne pour les professionnels de s’autocélébrer tout en revisitant leurs conditions sociales. En Côte d’Ivoire, plusieurs revendications ont meublé la célébration officielle dans les parvis de la Primature, en présence du chef du gouvernement. Des préoccupations portées par les différentes centrales syndicales qui se sont relayés au pupitre. Ainsi, la situation des dockers, marquée par le statu quo, et ce malgré le décret 2019-202 portant revalorisation du statut des dockers, est revenue sur le tapis. « Quel est le point d’accortement », a demandé Soro Mamadou de la centrale syndicale humaniste, précisant que le patronat des ports hésite sur le sujet. Il a réitéré, en outre, la nécessité de construire une maison du travail ou du travailleur, pour les former et prévenir, de ce fait, les conflits professionnels pouvant impacter négativement la paix sociale.
De son côté, Yves Kodibo de l’UNARTCI indexe la cherté de la vie, avec en toile de fond les prix des denrées qui sont hors de portée. Si le Premier ministre a rassuré les syndicats sur plusieurs points, annonçant, un cadre de dialogue social, les travailleurs ont exigé la suppression de la contribution nationale qu’ils considèrent comme étant non nécessaire en période de paix. En revanche, ils demandent le paiement des indemnités aux inspecteurs, entre autres.
A partir de cette célébration, les lignes devraient bouger tant soi peu. Le Premier ministre, chef du gouvernement, après une écoute attentive, a donné l’assurance de reformater la collaboration avec les syndicats des travailleurs. Une collaboration séquencée, en plusieurs phases, selon Beugré Mambé : une première phase pour la mise en place d’un comité paritaire, une deuxième pour dresser la cartographie des préoccupations, une troisième pour des séances explicatives, enfin une quatrième phase pour l’établissement d’un calendrier des réalisations.
Depuis l’exil, Soro Guillaume a, lui, aussi porté sa voix au chapitre, dans cette célébration du 1er mai. Pour le président de GPS, il faut agir “contre l’inflation et la précarisation des travailleurs”.
En attendant la célébration du 1er mai 2025 pour faire le bilan des différentes actions et résolutions, la scène politique, elle, est toujours aussi riche de faits et péripéties. La dernière en date est, bien évidemment, cette sortie au vitriol d’Hanny Tchelley en direction du PPA-CI. Rangée désormais du côté de Blé Goudé et du Cojep, l’ancienne animatrice vedette de la RTI, parlant de l’investiture annoncée de Laurent Gbagbo pour la présidentielle 2025, estime que le parti bleu a tout faux de vouloir à tout prix confier son destin au Woody de Mama. «…Gbagbo Laurent… Cela fait honte ! », soutient-elle dans des propos rapportés par Le Matin. Pour Hanny Tchelley, il semble évident que le fondateur du FPI ne sera pas candidat en octobre 2025.
Candidat ou pas, le RHDP, lui, continue de se mobiliser pour son champion. Les cérémonies d’hommage au président Alassane Ouattara s’enchaînent. Après Songon, le week-end dernier, c’est au tour de l’Agnéby-Tiassa d’honorer le leader du parti orange. Le ministre Pierre Dimba assure que tout est prêt pour la grande messe. Dans 48 heures, Agboville, l’épicentre de cette cérémonie, sera face au défi de la mobilisation, un mois après le PPA-CI et sa fête de la Renaissance.
Galerie faits divers, c’est une affaire de faux billets qui est rapportée par le confrère Soir info. 37 millions de F CFA en coupures non conventionnelles auraient été saisis au corridor de Bouaké. Quand ce n’est pas la drogue, c’est la falsification des billets de banque qui gangrènent le marché local. Les faussaires ont la routine tenace. Mais le gouvernement et les fins limiers des forces de sécurité veillent au grain.
À demain
Martial Galé