CAN 2023: Les dernières révélations de Faé sur Kessié, Haller, Adingra et le sacre des Éléphants
Un peu plus d’un mois après la CAN 2023, Émerse Faé, le sélectionneur des Éléphants, joue les prolongations. Et, c’est volontiers que le technicien ivoirien livre quelques secrets de vestiaire comme pour cosmetiser le cours de cette consécration épique.
S’il n’a jamais douté de la qualification, le successeur de Jean-Louis reconnaît, cependant, l’avoir joué psychologue au besoin. “Je croyais à la qualification du début à la fin, même en infériorité numérique. Il faut savoir que les joueurs regardent beaucoup leur banc et leur coach. Selon ce que tu dégages, ils le transmettent au terrain. Il ne fallait pas montrer de faiblesse, peu importe le contexte”, confie-t-il dans un entretien à So foot.
Cela a bien fonctionné dans ces matchs couperet où la Côte d’Ivoire a dû puiser au fond d’elle-même pour se tirer d’affaire. Ainsi, face au Mali, l’infériorité numérique des Éléphants n’aura jamais été un handicap au dire de Faé. Bien au contraire. Cela a boosté le capital confiance de son groupe, sans jamais les projeter dans l’autosatisfaction.
“Ce qui nous permettait d’y croire, c’était notre performance à dix contre onze. Je trouve qu’on était meilleur à dix parce que jusqu’au carton rouge, le Mali était supérieur à nous. Nous avons réussi à faire un match tactiquement exceptionnel. On dégageait au fil du match de la confiance et de la sérénité, et revenir au score était mérité et logique”.
Dans cette mission presque incertaine, Faé assure avoir misé plus sur le groupe que les individialiatés. «Quand je parle de groupe et de solidité, ça passe par un état d’esprit. J’avais fait comprendre aux joueurs qu’ils étaient 27, et que pour gagner la compétition, on avait besoin de tout le monde, qu’ils jouent ou pas. Ils comprenaient que les choix n’étaient pas personnels, et ce n’était pas contre Franck de le mettre sur le banc », rappelle-t-il.
D’où le choix, selon lui, de faire débuter Jean-Michaël Seri face au Mali, ce dernier ayant, jusqu’alors, gardé le banc. « On voulait réintégrer Seri, donc il fallait faire un choix. Je ne considère pas ce choix comme fort, mais de groupe. C’était dans un souci d’équilibre, et ça avait porté ses fruits. Franck a été décisif face au Sénégal et excellent jusqu’à la fin. S’il avait eu ces performances en phase de poules, il aurait été désigné comme le meilleur joueur de cette compétition ».
Sur Sébastien Haller et Simon Adingra, ces joueurs qui se sont montrés très decisifs sur l’ensemble des quatre matchs à élimination directe, il rend une fière chandelle à Gasset, qui les avait convoqués, quand bien ils étaient blessés.
« Je l’entends beaucoup, donc j’aimerais préciser un point important. Contrairement à ce que les gens disent, Simon et Sébastien ont toujours fait partie des plans de Jean-Louis. Ils étaient blessés au départ, donc l’objectif était de les préparer le plus vite possible. Ce sont deux joueurs qui reviennent de tellement loin », précise Émerse Faél.
Par ailleurs, le champion d’Afrique et meilleur entraîneur de la CAN 2023 n’a pas manqué, dans cette interview, d’évoquer le contexte très particulier de son passage à la tête de l’encadrement technique et cette douloureuse séparation d’avec Jean-Louis Gasset, toute chose qui avait créé l’atmosphère “d’un vestiaire en deuil”.
MGK