Atelier USA-Afrique sur la finance verte et durable/ Jacques Assahoré: » Notre ambition climatique nécessite des investissements importants qui surpassent la capacité́ de l’État ivoirien »
La Côte d’Ivoire abrite depuis hier 19 mars, au Sofitel Hôtel Ivoire, un atelier Etats-Unis-Afrique sur le financement vert et durable. Une initiative de l’’Agence américaine pour le commerce et le développement (USTDA), soutenue la Banque africaine de développement. Le ministre de l’Environnement, Assahoré Konan Jacques, a profité de la cérémonie d’ouverture dudit atelier pour exposer, une nouvelle fois, la vision du pays d’Alassane Ouattara en matière de lutte contre le réchauffement climatique.
Les défis climatiques auxquels font face les pays du monde, et plus particulièrement ceux de l’Afrique, sont à l’origine de la table ronde, qui se tient depuis hier, à Abidjan, à l’initiative de l’’Agence Américaine pour le Commerce et le Développement (USTDA) et du Groupe de la Banque Africaine de Développement. A travers les partages d’expériences, il s’agit pour experts de formater l’idée, selon laquelle, « les investissements verts peuvent être une solution pour le continent ». Mais surtout, proposer des techniques pour la préparation de projets bancables tant pour le secteur privé que pour les gouvernements.
Représentant l’Etat de Côte d’Ivoire à l’ouverture de cet atelier, le ministre de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique, a salué cette initiative au regard de l’urgence climatique. Car, selon lui, « il est impératif que nous mobilisions des financements pour des projets d’infrastructure verte et durable à travers l’Afrique, dans un contexte où les défis environnementaux et climatiques sont de plus en plus préoccupants ». Assahoré Konan Jacques a évoqué, par ailleurs, l’engagement de la Côte d’Ivoire en matière de lutte contre le réchauffement climatique, qui s’appréhende, entre autres aspects, par les rapports public-privé.
« La Côte d’Ivoire a prévu, dans le cadre de la stratégie de financement du Plan National de Développement (2021-2025), de recourir à des sources diversifiées de financements combinant des financements publics et privés mais aussi des financements innovants. La finance verte a suscité un vif intérêt pour attirer l’implication du secteur privé », a-t-il souligné en substance, ajoutant que l’ambition climatique actuelle de la Côte d’Ivoire est de réduire de 30,41% nos émissions de Gaz à effet de serre. Pour la Côte d’Ivoire, la mise en œuvre des CDN (Contributions Déterminées des Nations) jusqu’en 2030 est estimée à 22 milliards de dollars US, soit 17 % du PIB de 2030. Ce qui a fait dire au ministre que « la mise en œuvre de notre ambition climatique nécessite des investissements importants qui surpassent la capacité́ de l’État ivoirien ». Pour sa part Dr Enoh T. Ebong, directeur de l’USDT, s’est dit fier de tous les partenariats qui, dans une démarche inclusive, contribuent à faire bouger les lignes et face à tous ces challenges climatiques. « Il faut mieux comprendre les enjeux et agir ensemble’’, a-t-il souhaité.
Quant à Madame Bajabulile S. Shabalala, vice-présidente principale de la BAD, elle a égrené des chiffres en matière de financement qui montrent les disparités flagrantes entre l’Afrique et le reste du monde. Par exemple sur les 29 milliards US de financement entre 2019-2020, seulement 14% sont revenus au continent.
Pendant deux jours (hier et aujourd’hui), plusieurs thématiques sont épluchées au gré de panels dont le premier était intitulé : Construire des partenariats entre les Etats-Unis et l’Afrique pour un financement vert et durable. Il a été animé par Heather K. Lanigan, directrice régionale, Afrique subsaharienne de l’USTDA, Salomon Quaynor, vice-président, Secteur privé, Infrastructures et Industrialisation du Groupe de la Banque Africaine de Développement.
Martial Galé