Transformation du cacao/Kobenan Kouassi Adjoumani : « Il faut renverser la tendance »
Le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Kobenan Kouassi Adjoumani était l’invité de Jeune Afrique. Il parle de la transformation de la noix de cajou et surtout du cacao
Pourquoi l’Alliance entre la Côte d’Ivoire et le Ghana n’est pas parvenue à renverser le rapport des forces avec les multinationales du cacao?
Nous sommes les deux (02) pays à produire plus de 60% de la totalité au niveau de la production, au niveau mondiale. Et nous avons compris que, en nous unissant, notre parole peut porter. Aujourd’hui, vous avez constaté que, à l’international, les prix ont augmenté. C’est parce que, nous avons quelques difficultés dues au climat. On constate aussi, la baisse de la production. Au niveau du Ghana, on parle de près de 35% de pertes. En Côte d’Ivoire, nous sommes entre 20 et 25%. Cela fait qu’aujourd’hui, le cacao connaît une tendance haussière. Nous ne consommons pas le cacao. Si les gens qui le consomment ne l’achètent pas, mais, on est obligé de mettre notre production à la poubelle. Les gens, sachant cela, font du chantage. Lorsqu’on transforme un kilogramme de cacao, aujourd’hui , c’est plus 30 mille francs CFA. Pourtant, le kilogramme est payé à 1000 francs ,, CFA. Donc, toute la valeur est récupérée par les multinationales qui ont la possibilité de faire la transformation. Il faut renverser la tendance. Malheureusement, au niveau de la Côte d’Ivoire , nous faisons des ventes anticipées. Les ventes anticipées font que, quand, par exemple, la tendance est haussière, que déjà, les ventes sont faites, ça ne peut pas profiter aux producteurs. Certainement que l’année prochaine, puisque nous faisons des ventes anticipées, cela va plus profiter aux producteurs.
Le marché de la noix de cajou suit une tendance à la baisse. Que fait le Gouvernement pour les producteurs ?
En 2011, lorsque le Président Alassane Ouattara accédait au pouvoir, nous étions a 30.000 tonnes de noix de cajou transformées. Aujourd’hui , à l’heure où je vous parle, nous sommes à 265.000 tonnes de noix de cajou transformées. Nous avons mis en place, des zones dédiées à la transformation de la noix de cajou. Nous en avons une à, Yamoussoukro, une à Korhogo, une à Séguéla et une à Bondoukou. De sorte que, nous puissions couvrir , l’ensemble des zones de production des noix de cajou. Notre objectif, c’est aller plus loin. Au-delà de transformation des noix de cajou pour en sortir des amandes, nous voulons voir, dans quelle mesure, on peut extraire d’autres dérivés de cette noix de cajou pour rendre cette production rentable. Et pour le bonheur également, de nos producteurs.
Produire et transformer la noix de cajou est destructeur pour l’environnement. Est-il possible de produire de manière responsable ?
A l’origine, l’anarcadier qui produit la noix de cajou, n’était pas destiné à faire de la production de la commercialisation. Le Président Houphouët-Boigny, en initiant, cette spéculation agricole, avait pour souci de freiner le désert. L’avancée du désert. C’est donc un arbre écologique qui pousse bien, dans les zones savanicoles où, il n’y a pas pratiquement, de gros arbres. Donc, servait d’arbre pour couvrir ces espaces
Source : Jeune Afrique