Pratiques agricoles innovantes en faveur des petits producteurs : Le PAM partage son expérience
La 6ème édition du Salon International de l’Agriculture et des Ressources Animales (SARA), tenue du vendredi 29 septembre au dimanche 08 octobre dernier, a été principalement l’occasion pour le Programme Alimentaire Mondial (PAM) en Côte d’Ivoire de partager son expérience sur les pratiques agricoles innovantes en faveur des petits exploitants pour résister aux chocs climatiques.
Selon un document, la représentation ivoirienne de l’agence humanitaire qui lutte contre la faim dans le monde, intervient au plus près des communautés locales dans le Nord, le Nord-est et l’Ouest de la Côte d’Ivoire pour garantir la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations vulnérables face aux défis de la sécurité alimentaire et aux chocs climatiques. Pour ce faire, le PAM soutient plus de 10 800 petits exploitants agricoles dans ces régions pour renforcer la résilience des petits producteurs et préserver les systèmes alimentaires durables. L’Agence humanitaire des Nations-Unies a, au cours du Salon, invité deux bénéficiaires venues du village de Fapaha dans la région de Korhogo pour présenter l’impact de ses actions sur leur communauté.
La présence de Soro Djata et de Soro Tiewa, membres du groupement agricole « Wobênibinan », à cet événement témoigne, explique le PAM, de la place qu’occupe l’autonomisation des femmes dans sa stratégie. « Nous sommes venues au SARA pour témoigner de l’impact des projets du PAM dans nos villages. Depuis 2019, le PAM soutient notre groupement en nous enseignant des méthodes et techniques pour mieux produire et augmenter notre production. Après les récoltes, nous donnons une partie à la cantine, une autre partie pour la famille et nous vendons la troisième partie. En 2022, la quantité de produits agricoles que nous avons commercialisés avec 09 autres groupements de la région est de 64 tonnes pour un montant de 10 millions de FCFA. C’est ce que nous sommes venues dire ici », a affirmé Soro Djata.
Parallèlement, il faut savoir que, présentement plus de 5 500 membres de groupements agricoles dont 80% de femmes, bénéficient de renforcement de capacités, d’intrants et d’appui sur les techniques agricoles, afin d’accroître la production et la productivité, de réduire durablement les pertes post-récolte et d’améliorer les revenus et l’état nutritionnel des populations, apprend-on. Aussi afin de prévenir les pertes causées par des événements climatiques, le PAM soutient plus de 5 100 membres de groupements agricoles dans les régions cacaoyères de l’Ouest du pays, en les aidant à souscrire à une assurance climatique. Par ailleurs, la Directrice du PAM en Côte d’Ivoire, Olivia Hantz et le Ministre d’État, ministre de l’Agriculture et du Développement Rural, Kobenan Kouassi Adjoumani ont signé une convention, en marge du SARA pour la mise en œuvre du projet « Women-Adapt: Renforcer la capacité d’adaptation au changement climatique des communautés de petits producteurs agricoles dans la région du Poro, en mettant l’accent sur les femmes et les jeunes vulnérables ».
Ce projet innovant, financé par le Fonds Vert pour le Climat, renforcera la capacité de 70 000 femmes agricultrices et jeunes à s’adapter au changement climatique dans le nord de la Côte d’Ivoire. « Ce projet permettra d’associer l’agriculture intelligente face au climat, les énergies renouvelables et une meilleure gestion des écosystèmes. Il permettra également aux femmes de gérer les risques climatiques grâce à la mise en œuvre de pratiques d’adaptation climatique sensibles au genre, à l’accès aux actifs productifs, à l’utilisation d’informations climatiques et d’assurances indicielles et un meilleur accès aux services financiers et aux marchés », a déclaré Olivia Hantz, Représentante et directrice pays du PAM en Côte d’Ivoire. Ajoutons que, les visiteurs du stand du PAM ont eu l’opportunité d’échanger directement avec des bénéficiaires pour percevoir l’impact concret de ces actions qui mettent en lumière leur engagement pour l’agriculture durable et l’autonomisation des acteurs du secteur agricole.
Mathias Kouamé