Hébergement et restauration/Mme Koffi Suzanne (DR Tourisme) : « Des opportunités seront offertes aux visiteurs de la CAN à San Pedro, quelle que soit leur situation sociale »
Auréolé de son récent statut de membre du club des plus belles baies du monde, San Pedro s’apprête, à accueillir, comme 4 autres villes retenues, la CAN 2023. La Directrice régionale du tourisme, Mme Koffi Suzanne N’Goran, fait le point, au niveau de l’hébergement et de la restauration
Depuis le 23 juin, la région de San Pedro fait désormais partie du select « Club des plus belles baies du monde ». Qu’est-ce qui a favorisé cela ?
C’est un sujet d’actualité aussi important pour la région de San-Pedro, du Bas-Sassandra mais, surtout, pour la Côte d’Ivoire et pour la stratégie de développement touristique, « Sublime Côte d’Ivoire ». Je suis à San-Pedro depuis le 8 novembre 2019 pour essayer, un tant soit peu de donner un petit cachet au développement du Tourisme dans cette région. Nous avons trouvé une région qui nous a séduit de par la qualité de ses sites balnéaires. Nous avons jugé, tout de suite, utile de mener à fond, des prospections et de pouvoir proposer, au monde entier, des espaces où ils pourront choisir de se reposer, pendant leur moment de divertissement et de vacances ; surtout, dans le respect scrupuleux de l’environnement.
En quoi a consisté votre démarche ?
Au cours de toutes ces missions de prospections que nous avons menées sur le Bas-Sassandra, depuis Grand-Zattry jusqu’à Tabou, en passant par Fresco et Sassandra, nous nous sommes rendu compte que la Côte d’Ivoire était vraiment Sublime et que, nos plages étaient toutes particulières. Parce que, connaissant déjà celles de Grand-Bassam, Azuretti, Assinie et Port-Bouet, nous avons constaté qu’il y a une grande différence entre ces deux types de plages. Alors, nous nous sommes dits, pourquoi ne pas valoriser, ces baies de la région de San Pedro. Nous nous sommes donc rapproché du Conseil régional à qui, nous avons exprimé l’idée.
Quelle a été leur réaction ?
Tout de suite, le président du Conseil régional n’a pas vu d’inconvénient. Je précise qu’avant notre arrivée, le Conseil régional avait entamé un jumelage de la région du Souss-Massa (au Maroc) avec celle de San Pedro, nous a informée, par l’intermédiaire de l’un de ses vice-présidents, qu’ils avaient en projet, de proposer une des baies de notre région, au concours d’intégration au Club des plus belles baies du monde. Nous nous sommes saisi de ce dossier, de façon particulière, et lors de notre première édition des Balades du Pétrussien qui est une activité que nous avons initié sur la région de San Pedro ; pour rappel, le Pétrussien, c’est l’habitant de San Pedro. Les Balades nous permettent, chaque année, de donner aux travailleurs de la région de découvrir les curiosités qui sont tout près d’eux. Au cours de celles-ci, on a décidé de créer un concours baptisé le « Concours des plus belles baies du Bas-Sassandra ». A ce concours, la Baie de Grand-Béréby, sur laquelle sont implantés nos hôtels, la Baies des Sirènes, la Flotte, Katoum, les plages du Roc Dougbalé, Dawa et consorts, qui avait remporté le premier prix que nous avons proposée au Conseil régional de la baptiser « Guy Iba », en hommage au président du Conseil économique et social au sein du Conseil régional, initiateur du projet, entre temps, décédé. Ainsi, le président du Conseil régional et son Conseil ont porté ce grand projet pour faire de Baie de Grand-Béréby, une des plus belles du monde.
En dehors de ce que vous venez de mentionner, y a-t-il eu d’autres actions que vous avez posées pour aboutir à ce résultat qui, somme toute, rejaillit sur la promotion de la destination ivoirienne ?
Nous, en tant qu’acteur technique, ministère technique, qui sommes en région, en appui aux collectivités, nous avons prêté notre savoir-faire pour les aider au montage du projet. Nous avons notamment, mis notre photothèque à disposition et notre appui technique dans la constitution du dossier physique.
Quelle a été la démarche suivie ?
Dans un premier temps, il s’était agi de présenter un dossier physique qui donnait les arguments pour lesquels, nous voulions que cette baie soit une des plus belles. C’est ainsi que nous l’avons présentée avec toutes ses potentialités touristiques avec toutes les embouchures qu’elle comporte, les possibilités d’activités touristiques autour, les forêts que les villageois ont décidé de garder en réserve, naturelle, de façon volontaire, les activités d’une ONG qui protège les tortues marines. Tout ça, les uns mis dans les autres, nous avons proposé ce dossier physique au Conseil régional qui est porteur du projet qui lui, à son tour, je dirai, l’a accommodé à sa façon de voir et l’a présenté au Club des plus belles Baies.
Après le cap du dossier physique, quelle a été la suite ?
Après le cap de la validation du dossier physique, nous sommes arrivés à l’étape d’un film-documentaire que nous avons encore proposé au Conseil régional qui l’a validé et l’a présenté. Nous avons encore validé cette étape. Puis, nous sommes passés à une étape de visio-conférence au cours de laquelle, le porteur du projet devait répondre à un certain nombre de questions relativement à cette baie. Au cours de cette séance, le président du Conseil régional, ayant brillamment répondu aux différentes questions, s’est vu acclamé par le jury. Nous avons passé ce cap. Il fallait, en dernière position, que les dirigeants de club, viennent jusqu’à la baie pour voir de leurs yeux et vérifier tout ce que nous avons proposé comme arguments pour notre dossier. C’est ce qui a été fait. À la fin, le président de ce club a confirmé que tout ce que nous avons mis dans le dossier, tant sur le plan touristique que culturel, a retenu son attention. A la fin de sa visite, il a bien voulu tenir une conférence de presse pour valider la baie, comme étant membre, désormais, du Club des plus belles Baies du monde.
Qu’est-ce que ce nouveau statut impose, désormais ?
Ce nouveau statut impose à cette baie, des mesures très restrictives de sorte à garantir des activités touristiques très saines mais, respectueuses de l’environnement ainsi que des activités protectrices, en tout cas, de la composition originelle de cet environnement. Vous n’êtes pas censé ignorer que cette baie est au cœur de la première aire marine protégée de Côte d’Ivoire. Qu’est ce qui a prévalu à choisir cette zone comme aire marine protégée ? C’est la richesse de la flore et de la faune sous-marine, à cet endroit. Les espèces de coraux et d’autres espèces et plantes aquatiques qui se font rare, désormais, sur le large d’autres pays, se retrouvent, tous, là. Du coup, tous les biologistes nationaux comme internationaux ainsi que les environnementalistes et l’ONU Environnement sont tous intéressés à la protection de cet environnement. Cette baie, désormais faisant partie des plus belles du monde, il s’impose toutes ces mesures, de sorte à, respecter, conserver et à protéger la biodiversité de cet environnement précis.
San Pedro figure parmi les 5 villes-hôtes de la CAN 2023. Pouvons-nous avoir une idée de l’état des lieux, au niveau de l’hébergement et de la restauration ?
La ville de San Pedro est quasiment prête à accueillir notre CAN. D’ailleurs, nous faisons le pari d’organiser la plus belle CAN de la Côte d’Ivoire qui, elle-même, sera la plus belle CAN de l’histoire de ce tournoi. Nous avons eu la chance de bénéficier de la faveur du gouvernement par la mise en place d’une Cité CAN de 32 villas pour les 4 équipes qui vont jouer à San Pedro. Ces équipes, à priori, n’auront pas de soucis d’hébergement ; à moins qu’elles-mêmes veuillent se dérober de l’offre de l’Etat. Nous avons quand même, dans un rayon de 200km, environ 200 hôtels de standing à pouvoir recevoir des touristes. Vous partez de chez nous, des hôtels les plus huppés aux hôtels de moyen standing et qui sont à la bourse de tout le monde. Quand vous êtes à la Baie des Sirènes qui a été aménagés pour 60 chambres, vous pouvez dormir à 414 000F/nuitée. Dans le même réceptif, vous pouvez aussi dormir à 100 000F/nuitée. Vous pouvez aussi vous retrouver dans un autre complexe hôtelier de bas standing ; en tout cas, qui est soft, dans lequel, vous avez, quand même, le minimum d’hygiène et de confort où vous pouvez dormir à 15 000F comme à l’hôtel Tchewi. Vous voyez qu’il y en a pour toutes les bourses dans notre région. Quelle que soit la situation sociale du visiteur de la CAN, en tout, un hôtel sera prêt à l’accueillir. Il en est de même pour la restauration où on pourra avoir des diners à 25 000F comme vous pouvez en avoir à 1500F. Toujours est-il que, la qualité, la propreté, l’hygiène y sont garantis.
Quel est le type de partenariat qui vous lie à l’université de San Pedro ?
L’Université de San Pedro, avant sa mise en place, nous avons écrit à notre ministre pour souhaiter qu’il pèse de tout son poids pour qu’une filière de tourisme et de l’hôtellerie y existe ; surtout que, dans notre pays, il n’y avait pas encore d’université publique qui pouvait enseigner aux métiers du tourisme. Alors que notre stratégie « Sublime Côte d’Ivoire » qui est aujourd’hui notre boussole, nous dit que nous devons faire du tourisme, un vivier d’emplois qualifiés et non qualifiés. Pour ce que nous avons à constater, pour le moment, c’est un vivier d’emplois plus non qualifiés que qualifiés. Donc, nous avons demandé à notre ministre de faire en sorte que, dans cette grande région touristique, cette université qui va naitre, puisse avoir dans ses thématiques, un thème qui concerne le tourisme. Je crois que quelque chose a été fait. Le Président de la République, très attentif aux suggestions de ses collaborateurs, les ministres, a bien accepté de mettre dans cette université, une filière logistique, tourisme, hôtellerie et restauration. Nous avons été les plus heureux. Notre joie s’est doublée lorsque nous avons été informée que la filière logistique, tourisme, hôtellerie et restauration allait être l’une des toutes premières filières à être ouvertes, vue que, toutes les filières devraient ouvrir dans cette université ne sont pas encore toutes, ouvertes. Mais la filière tourisme-hôtellerie est à sa 3ème année, pratiquement, bientôt. La Direction du tourisme de San Pedro et l’Université de la ville sont partenaires. Nous avons reçu un courrier de demande de partenariat de la part du président de l’université que nous avons signée, remplie et déposée. Nous sommes partenaires dans toutes activités de développement touristique que nous menons. Les activités de recherche, en matière de tourisme et d’hôtellerie qui se déroulent sur le campus universitaire, nous sommes aussi parties prenante, quant à accompagner les étudiants dans leurs travaux recherche pour leur permettre d’avoir des stages dans les structures du tourisme et de l’hôtellerie de notre région. Les deux parties font donc, un.
Réalisé par Mathias Kouamé