Trois questions à… Bamba Mohamed (Vice-pdt UDEPCI) : « Le permis à points ne doit pas être un prétexte à l’enrichissement… »
Au nombre des sept infractions routières qui font perdre des points aux conducteurs, l’usage d’un véhicule non autorisé pour remorquer un autre. Le vice-président de l’Union des dépanneurs particuliers de Côte d’Ivoire (UDEPCI) en parle. Il conseille surtout à ses collègues de ne pas profiter de la mise en œuvre du permis à points pour faire de la surenchère
Des entreprises existent déjà sur le marché de l’enlèvement ou de remorquage de voitures, avec des scènes récurrentes de dispute et parfois même de bagarre agents-usagers. En quoi votre prestation est-elle différente des autres ?
Nous nous démarquons de ces structures auxquelles on fait allusion. On assiste réellement les usagers dont les véhicules sont en panne ou dans d’autres situations. Quand par exemple un véhicule tombe en panne sèche, nos agents viennent en soutien en régulant la circulation autour de l’engin en panne, avant qu’une solution soit trouvée par son conducteur. On ne vient pas pour systématiquement procéder à l’enlèvement de la voiture. On travaille surtout de commun accord avec les clients. Puisque, en ce qui nous concerne, ce sont eux qui nous appellent. Autre chose, on n’a pas de prix fixe. On négocie plutôt avec le client. En outre, on lui demande s’il a un garage. Si c’est le cas, on convoie sa voiture vers ce point de dépannage que lui-même a pris soin de nous indiquer. Si ce n’est pas le cas, on en dispose vers lesquels on les oriente. Contrairement aux autres qui, pour la plupart, non seulement imposent les garages, mais font des factures salées aux usagers. Autre atout, nous sommes présents sur l’ensemble du territoire, et avons une flotte conséquente. Par ailleurs, il faut noter qu’à côté de l’activité de l’enlèvement, on a mis sur pied le Syndicat national des chauffeurs auxiliaires du transport routier de Côte d’Ivoire (Synacatr-CI) dont j’en suis le président, et dont l’une des principales activités est la formation de la jeunesse à la manutention.
Quelles assurances donnez-vous aux usagers. Parce qu’en dépit de l’existence dans l’annexe de la convention régissant l’activité de remorquage stipulant la mise en œuvre de l’Assistance-dépannage-remorquage ou système ADR, on entend dire que c’est tout sauf de l’assistance que les entreprises en charge font. Qu’en pensez-vous ?
On ne peut venir rajouter aux difficultés d’un usager qui en a déjà, qui est en détresse, seul sur la route. L’activité de remorquage doit en priorité mettre l’accent sur l’assistance, et non à la course effrénée à l’argent, comme on le constate bien souvent. C’est pourquoi, l’Etat doit continuer de mettre de l’ordre dans ce secteur. C’est-à-dire veiller à ce qu’effectivement, ces structures d’enlèvement de véhicules ne fassent pas de la rétribution la condition première pour qu’elles interviennent.
Quelles sont les autres difficultés auxquelles vous avez à faire face ?
L’une des principales est le manque d’espaces pour pouvoir stationner nos engins. L’obtention de zones dédiées nous aiderait beaucoup mieux.
Entretien réalisé par Mathias Kouamé