Transport lagunaire de passagers / Monni Aka (SG COOP.S UTLCI) : « Les pinasses vont épouser l’ère de la modernité »
On le sait, les pinasses contribuent à faciliter les déplacements d’une frange partie de la population, aussi bien à Abidjan que dans d’autres villes dont, Adiaké, Grand-Lahou, Grand-Bassam et Dabou. Mais la vétusté de la plupart de ces embarcations pose en particulier, le problème de la sécurité surtout, à la lumière du récent accident sur la lagune Ebrié. Le SG de la Société coopérative de l’Union des transporteurs lagunaires (SC. COOP.S UTLCI), Monni Aka rassure et annonce une ère nouvelle
Suite à l’accident d’une pinasse intervenu sur la lagune Ebrié, le 27 janvier dernier, le ministère des transports a pris de nouvelles mesures sécuritaires des navires à passagers. Des mesures concernant les documents de bord, les équipements de sécurité et les quais. Où en êtes-vous avec l’application de ces décisions ?
Effectivement, après cet accident, le ministère des transports a pris de nouvelles dispositions afin de renforcer la sécurité. Actuellement, nous nous attelons à respecter lesdites dispositions. Mais, honnêtement, les délais à nous imposer, sont courts.
C’est-à-dire ?
On sait tous que l’administration est lente. Et on nous donne des documents à faire signer. Sur le terrain, des agents viennent pour arrêter nos embarcations avant même qu’on ait pu récupérer ces documents.
Quel est le délai qui vous a été accordé ?
D’abord une semaine ; puis, un autre délai d’une semaine. Pendant ce temps, de nouvelles autres dispositions ont été imposées au niveau de nos embarcations.
Lesquelles ?
Le nombre de places ou de passagers a été diminué. Au lieu de 100 personnes, on doit désormais transporter 60 personnes ou 50 pour d’autres. Des mesures difficiles à appliquer dans la mesure où nous pratiquons les tarifs les plus bas. Mais, lorsqu’on n’a pas un nombre de passagers important, ça nous pénalise au niveau des recettes. C’est pourquoi, nous sommes en pourparlers avec la Direction générale des affaires maritimes et portuaires (DGAMP) pour trouver une formule qui va arranger tout le monde.
A l’évidence, la quasi-totalité des pinasses souffre de vétusté. Ne trouvez-vous pas légitimes, les appréhensions concernant les questions de sécurité de ces embarcations artisanales ?
La sécurité est fonction des embarcations. Nous avons certes, des embarcations avec une architecture artisanale mais très résistante. Depuis 1926 que nous naviguons sur la lagune, peut-on me produire le moindre accident impliquant des pinasses, en dehors de celui de fin janvier dernier ? La réalité, c’est qu’on se penche beaucoup sur le modernisme, à raison d’ailleurs. Surtout que, depuis quelques années, d’autres acteurs exploitant la surface lagunaire avec des engins plus modernes. Nous aussi, envisageons cette option. Mais, sachez tout de même que, une embarcation moderne coûte cher. Excessivement cher. Au moins 60 millions contre, entre 10 et 12 millions pour une pinasse. Acquérir des bateaux de nouvelle génération suppose que, nous devons rehausser le tarif dérisoire, actuellement pratiqué. Or, Nous transportons des personnes qui n’ont pas assez de moyens (écoliers, commerçants, ouvriers, dockers).
Le ministère des transports a décrété, 2023, « année de la mobilité ». Comment comptez-vous y prendre part ?
Cela nous motive à avoir des embarcations plus modernes. Des engins adaptés afin de traduire cette politique sur le terrain. Mais, tout cela, bien sûr, doit se faire, avec l’appui du gouvernement. Justement, des contacts sont en cours, dans ce sens, avec l’Autorité de la Mobilité Urbaine dans le Grand Abidjan (AMUGA).
Réalisé par Mathias Kouamé