Cherté de la vie : Les boulangers décrètent 2 jours sans activité ; le pain ne sera pas disponible
Les acteurs du secteur de la boulangerie pâtisserie regroupés au sein du Haut patronat de la boulangerie et de la pâtisserie (HPBCI) étaient en AG extraordinaire, ce samedi 4 février 2023 à Koumassi. Une seule préoccupation était à l’ordre du jour : la hausse appliquée par les meuniers sur le sac de farine depuis le 1er février après la fin du délai de subvention accordée par l’Etat et les conséquences sur leurs activités. En effet, entre avril et décembre 2022, ladite subvention permettait aux boulangers de se procurer la farine à 22500FCFA auprès des meuniers. Au lendemain de l’échéance (31 décembre) de cet accord, c’est-à-dire, le 1er février dernier, les meuniers ont aussitôt réajusté les prix. Le sac de farine est ainsi passé de 22500FCFA à 25500FCFA à Abidjan et jusqu’à 27500FCFA dans d’autres zones, en fonction du réseau de distribution.
Ça en est de trop pour les boulangers qui ne cessent de crier depuis qu’ils ploient déjà sous le poids de plusieurs autres charges qui menacent des entrepreneurs et exposent des employés au chômage. « après consultations de nos frères boulangers, ils nous ont dit que la farine est chère ; ils ne peuvent pas payer à ce prix, aujourd’hui, et puis, produire pour pouvoir vendre et s’en sortir ; sinon, ils vont plutôt s’en sortir avec des dettes », a signifié le président du HPBCI. Alors, au terme des échanges du jour avec les différents membres de l’HPBCI dont certains sont venus de l’intérieur du pays, le président du patronat, Amadou Coulibaly, en accord avec ceux-ci, a décidé, de la fermeture de toutes les boulangeries, les lundi 6 et mardi 7 février.
Ce qui veut dire que les consommateurs ne trouveront aucun point de fabrication ouvert ; encore moins, une baguette de pain disponible. « Les boulangers ont des difficultés. On a du mal à rentabiliser nos investissements », a rappelé Amadou Coulibaly. Pis, et « à la différence de toutes les corporations de Côte d’Ivoire, quand le prix des matières premières augmente, on les ajuste », a-t-il dénoncé. Encore plus grave, au-delà de la récente hausse du 1er février, le principal animateur de la rencontre assure qu’il va en avoir une autre.
Il craint que, si lui et ses collègues restent sans réagir, les boulangeries qui ont commencé à fermer, vont l’être davantage, les unes après les autres. « Lundi et mardi, on ne pourra acheter la farine pour produire donc, les Ivoiriens ne vont pas manger de pains », a lâché le patron de l’association des propriétaires de boulangeries. Ce dernier a tenu à préciser que, « ce n’est pas de gaité de cœur » qu’ils en sont arrivés à prendre pareille décision parce qu’il estime que la corporation dont il est issu a des épaules frêles et n’a dont pas le choix. Pour finir, il a souhaité « de bonnes conditions pour offrir de bons produits à la population » alors que, actuellement, « le grammage qu’on nous demande ne permet pas de fabriquer du bon pain ». Le blocage des prix depuis 2008, la hausse du loyer, du gaz, l’avènement du Smig, les visites ou contrôles de certains services moyennant rétribution ont notamment été évoqués. L’intervention du chef du gouvernement est souhaitée.
Mathias Kouamé