3 questions à Abdoulaye Sylla( président de la FENSCI ) :
« Les accidents sont dus à de nombreux facteurs humains »
La route a encore tué. Le 5 janvier 2023, un terrible accident à occasionné 14 morts et de nombreux dégâts matériels. Est-ce une fatalité ?
Tout de suite, je donne une réponse mitigée. Oui et non. Mais avant d’expliquer cette position, permettez d’abord que je consacre à la vieille tradition de présentation de vœux à toute la Côte d’Ivoire. En premier lieu, le Chef de l’Etat, le Président Alassane Ouattara pour ses efforts de reconstruction, de réconciliation nationale et de cohésion sociale. Pour coller cette réalité à la chose, je lui dis merci pour le développement du secteur avec la construction des routes, des ponts, des échangeurs et bien évidemment le renouvellement du parc-auto. A mes vœux, j’associe le ministre des Transports Amadou Koné qui se bat pour traduire en actes réels les projets e développement du transport. Bonne et heureuse année enfin à tous les acteurs du secteur. Que 2023 soit une année de moins d’accidents. Parlant justement d’accidents et répondant à votre inquiétude, je dirai en premier lieu que c’est une fatalité. Pour la simple raison que tout ce qui arrive est une émanation divine. Tout vient de Dieu. Il est souverain de tout ce qui arrive. Sous ce vocable donc, les accidents sont la résultante d’une fatalité. En revanche, du point de vue scientifique, je dis que les accidents sont aussi le résultat des nombreux risques que prennent les humains eux-mêmes, notamment mécaniques et environnementales. Et c’est dommage.
Pouvez-vous être plus explicite ?
Quand vous prenez par exemple cet accident de Yamoussoukro qui a encore endeuillé tout le pays, vous comprenez aisément la chose. Personnellement, en tant qu’ancien chauffeur revendiquant plus de vingt (20) ans de métier, je dis tout simplement qu’il s’agit d’une panne technique où le cerceau du car en partance pour le nord s’est braqué. Ayant ainsi refusé de commander, alors bonjour les dégâts. C’est le lieu d’affirmer que ces véhicules, à 90% sont sans visite technique. C’est un vrai danger. A ce stade de mon propos je plaide auprès du ministre pour qu’il prenne un arrêté pour que ces véhicules partent à la visite technique. Les ponts essentiels comme : la direction, les pneumatiques, les pare-brises et l’éclairage, doivent être minutieusement passés peigne fin.
Avez-vous un appel à lancer ?
Tout en réitérant mes remerciements à toutes nos autorités qui ont déjà fait assez et qui continuent dans cette lancée, je leur demande développer d’autres modes de transport, notamment le ferroviaire, le maritime à moindres coûts. Par exemple, à Adjamé, c’est un flux de trois millions de personnes transportées par jour. Et tout ça, c’est par voie terrestre. Alors, quelque soient les efforts, il y aura des accidents. Voyez-vous, depuis le premier chemin de fer construit au temps du colon, plus rien. Alors que si ce mode de transport avait été développé entre les villes, les routes seraient moins sollicitées et y aurait moins d’accidents. Il faut aussi accentuer sur le maritime entre les villes côtières. Tout ceci pourrait concourir à réduire les accidents. Bonne et heureuse année à toutes et à tous.
Réalisé par Vincent BOTY