Guinée/Procès du 28 Septembre : Dadis Camara subit la pression des avocats de Toumba
Neuvième comparution ce mercredi 11 janvier de Moussa Dadis Camara au procès du massacre du 28 septembre 2009 avec une étape très attendue : ce sont aujourd’hui les avocats d’Aboubakar Diakité, qui interrogent Moussa Dadis Camara. Aboubacar Diakité, alias Toumba, qui était l’aide de camp de l’ancien capitaine putschiste, a été chargé par l’accusé.
« J’ai demandé à mon confrère qui assure avec moi la défense d’Aboubacar Diakité de l’asphyxier, mais de ne pas le tuer, pour que moi-même, je l’achève », lançait Maître Paul Yomba Kourouma, l’un des avocats de Toumba, il y a quelques semaines. Il n’a pas encore pris la parole, ce matin, mais le ton est rapidement monté dans la salle d’audience.
Son collègue, Maître Lanciné Sylla, a toujours la parole. La stratégie annoncée est bien en place. L’avocat est offensif, mitraille de questions l’ancien chef de la junte. Le public n’a pas attendu longtemps avant d’assister à un nouvel accès de colère de Moussa Dadis Camara.
Maître Lanciné Sylla évoque les propos flatteurs que ce dernier a tenus, lors des audiences précédentes à l’égard de l’homme politique Cellou Dalein Diallo. « Monsieur Cellou Dalein, vous savez qu’ici, il est votre adversaire ? », demande l’avocat. Le prévenu refuse de répondre… Le président du tribunal répète la question et l’avocat reprend : « Est-ce que vous savez qu’il a été personnellement victime des évènements malheureux du 28-Septembre ? » L’ancien putschiste accuse : « C’est votre client qui est allé au stade ! Avant qu’il ne parte au stade, il n’y avait pas de tirs là-bas ! C’est votre client Toumba qui a perpétré ce massacre ! »
Audience rapidement suspendue
Après une heure d’interrogatoire à peine, le président du tribunal a suspendu l’audience. Aucune explication n’a été donnée concernant cette interruption. Au retour, 10 minutes plus tard, Moussa Dadis Camara se met à répéter la même phrase comme un mantra : « Je n’ai pas de réponse à cette question, Maître. »
Seuls moments apaisés lors de ces échanges, quand l’ancien putschiste devient mutique. Lorsqu’il prend la parole, c’est pour croiser le fer avec l’avocat, un face-à-face qui se délite sous l’effet des éclats de voix et s’achève en brouhaha.
Rfi