Criminalité financière et transfrontalière en Afrique de l’Ouest : Abidjan abrite le 3ème atelier régional du GIABA
Le 3ème atelier régional duGroupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) sur les dimensions genre et jeunesse de la criminalité financière et transfrontalière en Afrique de l’Ouest se tiendra du 5 au 7 décembre prochain sur les bords de la lagune Ebrié, à Abidjan, annonce un communiqué du GIABA. Si d’ordinaire,les crimes financiers et leurs ramifications, notamment le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme, l’extrémisme violent, le radicalisme, le trafic de drogue et la cybercriminalité, ont été des domaines exclusivement dominés par les hommes ; de plus en plus, particulièrement, ces dernières années, les femmes et les jeunes sont de plus en plus impliqués dans les activités criminelles financières, à la fois comme participants actifs et comme victimes.
Cette nouvelle donne rend complexe la criminalité économique et financière transnationale organisée qui s’est généralisée, fait constater le Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest. Une problématique émergente et conformément à leur mandat respectif, le GIABA et son partenaire, le Centre de la CEDEAO pour le Développement du Genre (CCDG) ont décidé de réagir. D’où la tenue de cet atelier régional à Abidjan au cours duquel, il sera notamment question de blanchiment de capitaux, du radicalisme, de l’extrémisme violent, du trafic de drogue et d’êtres humains.
La rencontre réunira, a-t-on appris, des représentants des ministères sectoriels compétents des 15 États membres de la CEDEAO, notamment les ministères du genre, des finances, de la justice et de la sécurité/intérieur, des organisations de la société civile, des institutions/agences de la CEDEAO et des partenaires au développement. Il contribuera à définir un cadre exhaustif pour intégrer les perspectives « genre et jeunesse » dans la lutte contre la criminalité économique et financière transnationale organisée et les questions connexes dans la zone CEDEAO. Selon les organisateurs, l’atelier facilitera également entre autres, le partage de connaissances, d’expériences et de bonnes pratiques sur l’intégration des questions genre et jeunesse dans les politiques, stratégies et programmes visant à lutter contre la criminalité économique et financière et les questions connexes ; à établir un consensus sur les perspectives dans la définition des principales questions et mécanismes stratégiques et opérationnels relatifs au genre et à la jeunesse qui sont pertinents pour la lutte contre la criminalité économique et financière et les questions connexes dans la zone CEDEAO ; et à adopter un plan d’action régional sur l’intégration des perspectives genre et jeunesse dans la lutte contre la criminalité économique et financière en Afrique de l’Ouest, notamment le blanchiment de capitaux, le radicalisme, l’extrémisme violent et la cyber fraude. Il est attendu de cette rencontre d’Abidjan, l’adoption d’un plan d’action régional sur l’intégration des perspectives, genre et jeunesse dans la lutte contre la criminalité économique et financière transnationale en Afrique de l’Ouest.
Il faut rappeler que, avant Abidjan, deux premiers ateliers régionaux conjoints GIABA-CCDG sur la même thématique ont été organisés à Accra, au Ghana, du 28 au 30 août 2017 et à Saly-Portudal, au Sénégal, du 17 au 19 décembre 2018. Ces deux premiers ateliers ont conduit à des résultats pertinents : l’adoption d’un communiqué avec des recommandations aux gouvernements et aux autorités des États membres ainsi qu’à la Commission de la CEDEAO, en vue de prendre les mesures politiques, législatives et réglementaires nécessaires pour lutter contre la menace croissante de la criminalité transnationale organisée économique et financière en Afrique de l’Ouest, à l’analyse critique des progrès réalisés dans la lutte contre la criminalité économique et financière transnationale organisée en Afrique de l’Ouest, aux défis rencontrés dans ledit processus et à des mesures nécessaires à prendre pour réduire considérablement la tendance croissante à la criminalité économique et financière dans la région.
Il a également lancé le processus d’élaboration d’un plan d’action qui fournira le cadre d’une approche plus globale et pérenne pour faire face aux complexités des dimensions genre et jeunesse de la criminalité économique et financière transnationale organisée dans la région.
Mathias Kouamé