Convention de lutte contre le trafic d’âne/Sidi Touré : ‘‘C’est un engagement gouvernemental’’
Le Ministère des Ressources Animales et Halieutiques, l’ONG britannique ‘‘BROOKE’’, se sont engagés à protéger l’âne. Une espèce animale menacée du fait de son usage dans la fabrication de produits cosmétiques et dont la communauté est estimée à environ 5 millions en Côte d’Ivoire. Cet engagement commun entre les deux entités a été matérialisé par la signature d’un protocole de collaboration entre les deux entités, le jeudi 24 novembre 2022, à Abidjan-Plateau au Cabinet du Ministère. Ledit protocole a été signé par le ministre Sidi Touré pour la partie ivoirienne, et Emmanuel Bouré Sarr, directeur régional Afrique de l’Ouest pour l’ONG britannique.
Cet accord s’inscrit dans la volonté des parties signataires, le Gouvernement ivoirien et l’ONG anglaise, de mener sans répit la lutte contre le trafic de cette espèce animale en Côte d’Ivoire. Il vient donc consacrer une fois de plus, l’engagement du ministre Sidi Touré et à travers lui, celui du Gouvernement de veiller au « bien-être animal ». A l’en croire, la disparition des ânes défavorise les femmes en zone rurale. Car, a-t-il justifié, « cela amplifie la pénibilité du travail des femmes et des ménages les plus démunies ». C’est donc à juste titre, ajoute-t-il, que le président de la République, Alassane Ouattara et le Premier ministre Patrick Achi sont « très sensibles à cette question ».
« Il était important que nous nous intéressions pour que la Côte d’Ivoire qui était dans la chaîne, comme beaucoup de pays en Afrique, de ce trafic, marque un arrêt de sorte que cette chaîne se brise afin que l’âne reste là où il doit être c’est-à-dire auprès des populations. C’est un engagement gouvernemental très fort », a affirmé le ministre Sidi Touré.
Pour sa part, le directeur régional de de l’ONG a expliqué que ce protocole tourne principalement autour de la protection de l’âne. Il porte sur un ensemble de points, notamment le plaidoyer, la communication et le renforcement de capacités. M. Sarr a indiqué que « Le gouvernement de Côte d’Ivoire » en prenant le 13 juillet 2022, « un décret interdisant l’exportation des ânes et de leur peau hors de la Côte d’Ivoire », a vu juste. D’autant plus qu’en ce moment, un commerce illégal est organisé autour de la peau d’âne. Des ânes sont recherchés par les chinois pour leur peau en vue de développer un produit cosmétique, a-t-il expliqué.
« La demande mondiale en peau d’âne est de 5 millions de peau par an. En Afrique de l’Ouest, nous avons moins de 10 millions d’ânes, il serait illusoire de soutenir ce commerce, parce que le taux de prélèvement est beaucoup plus élevé que le taux de reproduction de ces animaux. Ils n’ont pas de grossesses jumelaires et un cycle de reproduction qui va jusqu’à 371 jours », a dénoncé M. Sarr. Ajoutant que « ce commerce qui n’est ni pour la viande, ni pour la force de travail a un impact négatif sur ceux qui utilisent ces animaux traditionnellement pour le transport et l’agriculture ». « Il faut s’engager pour arrêter ce commerce », a affirmé le directeur Afrique de l’Ouest de l’ONG ‘‘BROOKE.
Abdel-Habib Dagnogo