Crise Ivoiro-malienne : Les limites de la diplomatie ouest africaine mises à nu
Depuis début Juillet 2022, 49 soldats sont aux mains de la junte malienne. Depuis la semaine surpassée, trois soldates ont, finalement, pu être libérées par les autorités maliennes. Il reste, donc, 46 soldats ivoiriens dans les geôles du Mali. En vue de trouver une issue pacifique à cette attitude belliqueuse d’Assimi Goïta et son cercle restreint, la Côte d’Ivoire sous le leadership éclairé du Président Alassane Ouattara, opte pour la voie diplomatique. Cela ne saurait en être autrement. D’autant plus que la Côte d’Ivoire, d’Houphouët Boigny à aujourd’hui, est une terre de dialogue et de compromis dynamique. Plusieurs pays et Chefs d’Etats ont été sollicités pour démêler l’écheveau. C’est d’abord la diplomatie togolaise qui a pris les devants. En termes de moisson, l’on peut dire qu’elle est maigre .Même s’il faut reconnaitre que le mérite aura été d’établir les ponts entre les différents protagonistes de la crise. Les présidents Macky Sall du Sénégal, Buhari du Nigeria et même Henri Paul Damiba, le chef de la junte burkinabé ont dû prendre langue par le biais d’émissaires ou personnellement avec Assimi Goïta. Malheureusement, ils n’arrivent pas à faire infléchir le numéro 1 malien. Et c’est le statuquo, pour ne pas dire que les choses s’enlisent. Car, le Mali exige, en contrepartie de la libération des soldats ivoiriens, l’extradition de leaders politiques maliens qui avaient pignon sur rue , durant l’ancien régime. La crise entre le Mali et la Côte d’Ivoire semble émoussée la diplomatie ouest-africaine. C’est donc, tout naturellement, que le Président Ouattara, qui a hâte de voir la crise s’achever par le retour des 46 soldats, vient d’actionner d’autres leviers. Selon diverses sources, Alassane Ouattara vient de saisir l’organisation des nations unies (Onu) par l’entremise d’Antonio Gutteress , son Secrétaire Général. C’est une démarche sage qui montre la forte volonté de la Côte d’Ivoire de résoudre cette équation par le dialogue. Il est à espérer que l’implication de l’ONU mette fin à cette affaire qui n’honore aucune des deux parties. Bien au contraire.
Vincent BOTY