49 soldats détenus au Mali : Et si Damiba était le nouveau médiateur
C’est officiel ! Le Président de la Transition au Burkina Faso, le Colonel Paul Henri Sandaogo Damiba sera en visite, en Côte d’Ivoire, le lundi prochain. C’est sa toute première visite sur les bords de la lagune Ebrié , depuis sa prise du pouvoir, le 24 Janvier 2022, à la tête du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration. Ce déplacement qui n’échappe à personne, revêt divers enjeux. En proie à une instabilité due au djihadisme qui menace la quiétude du Burkina Faso et de ses populations, le déplacement d’Abidjan de l’homme fort du Faso apparait comme la quête d’un soutien auprès du « grand voisin » ivoirien pour avoir du renseignement et une mutualisation des forces. A la tête d’un régime militaire qui n’est, toujours pas bien vu, par les instances régionale et sous –régionale, notamment la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), Damiba vient , sans doute, plaider pour que les relations diplomatique , économique et de tous ordres entre son pays et tous les autres de l’espace régional soient des plus harmonieux. En se faisant recevoir par Alassane Ouattara, Chef d’Etat au leadership avéré, Damiba peut respirer grandement, désormais. Il peut s’appuyer sur un nouvel allié pour gouverner, en toute sérénité. Et comme dans les relations d’Etat à Etat, c’est le principe du donner et du recevoir qui prime, il y a fort à parier qu’Alassane Ouattara envoie Damiba en mission auprès de son frère d’armes du mali, le Colonel Assimi Goïta qui dirige la République sœur du Mali. Depuis quelques longues semaines, 49 soldats ivoiriens sont détenus au Mali et inculpés pour dit-on, « des activités subversives ». Sans doute qu’entre militaires, Damiba et Goïta pourraient mieux se comprendre. Là où Faure Gnassingbé, Macky Sall , Umaro Embalo et bien d’autres chefs de l’Etat ont mordu la poussière. Epuisant, du coup de grandes possibilités de règlement par voie diplomatique de cet imbroglio entre Abidjan et Bamako. Il est à espérer que Ouagadougou réussisse à ramener les 49 soldats ivoiriens au bercail.
Vincent BOTY