Chine : Réouverture progressive des portes aux étudiants étrangers
À compter de ce mercredi 24 août, les ressortissants étrangers titulaires d’un permis de séjour valide pour étudier pourront revenir en Chine. Un nouveau signe de la réouverture progressive du pays après plus de deux ans d’isolement lié à la pandémie. Une annonce qui ne concerne pas encore tous les pays, mais qui est très attendue, notamment en Afrique.
WeChat, Whatsapp et autres applis ont bourdonné en apprenant la nouvelle. La Chine reste fermée aux touristes étrangers, mais les étudiants vont pouvoir revenir. Une nouvelle que cet ex-étudiant tchadien de Wuhan attendait depuis plus d’un an et demi.
« C’est une très bonne nouvelle pour ceux qui sont bloqués depuis deux ans et demi, surtout pour celles et ceux qui font des filières techniques. On a besoin de pratiquer quand on est ingénieur, on a besoin de pratiquer quand on est médecin. Et les cours en ligne, ce n’est pas suffisant. On manque de construction, on perd du temps dans nos études. Moi, personnellement, j’ai été contacté par mon université chinoise pour avoir mon avis. Ils m’ont demandé si je voulais revenir ou non. Je leur ai répondu que je n’attendais que ça, rentrer et finir mes études. Tous mes camarades pensent pareils, ils sont tous contents. »
Pour cet ancien étudiant tchadien, cette décision est une bonne nouvelle, maintenant, il faut qu’elle s’applique à tous les pays : « Ils ont sélectionné certains pays, mais il faut que tous les étudiants puissent circuler librement. »
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Pour l’instant, seules les ambassades de Chine en Grande-Bretagne, en Inde, en Indonésie, au Japon, au Pakistan, aux Philippines et en Malaisie ont rouvert la procédure des visas X, les visas étudiants en cursus longue durée en Chine.
Pour ce Congolais, un ancien étudiant à Pékin, les restrictions sanitaires aux frontières chinoises auront dissuadé une partie des candidats au retour : « On s’est appelé avec tous mes amis et tout le monde était très excité. Cette réouverture des frontières chinoises est une excellente nouvelle, en même temps les deux ans que l’on vient de vivre et la fermeture en raison de la politique zéro covid a fait perdre une partie de l’attractivité de la Chine. Beaucoup comme moi sont partis poursuivre leurs études ailleurs et ils ne reviendront pas en Chine. »
L’attractivité des universités chinoises et des bourses est l’un des leviers du soft power chinois dans les pays en développement. Mais une fois le visa en poche, encore faut-il pouvoir se payer un billet d’avion et les frais de quarantaine à l’arrivée : « Le problème, c’est que les billets d’avion restent très chers et puis devoir se confiner en arrivant sur le sol chinois pendant dix jours par ses propres moyens, c’est compliqué pour de nombreux étudiants qui n’ont pas travaillé pendant les deux années de fermeture de la Chine et qui n’ont pas fait d’économies, rappelle cet ancien étudiant tchadien. Donc, c’est une bonne décision encore une fois, mais ce n’est pas sûr que tout le monde puisse revenir ou même commencer des études en Chine. »
Avant la pandémie, plus de 490 000 étudiants étrangers étaient inscrits dans un cursus scolaire en Chine, dont près d’un tiers venant d’Asie du Sud-Est. Une réouverture qui intervient après une série de mesures de desserrement du filtre sanitaire qui depuis le printemps 2020 avait fait de la Chine une île. « La Chine ne peut pas se développer isolée du monde, et le monde a également besoin de la Chine pour son développement », a déclaré le Premier ministre chinois Li Keqiang en juillet dernier.
Rfi