Axe Abidjan – Alépé : Comment le délabrement de la voie cause de lourds préjudices
La voie menant à Alépé est pourtant une voie internationale ; Mais que de calvaire pour les populations pour s’y frayer un chemin, singulièrement sur une section. Le salut attendu est le projet d’élargissement annoncé.
C’est connu, toutes les sorties d’Abidjan seront transformées en des voies autoroutières (au moins 2×2 voies). C’est justement ce qui est en cours sur la route de Dabou et celle conduisant à Adzopé (route de l’Est). A la fin des travaux, ces axes rejoindront celui de Grand-Bassam, entre la Place Akwaba et Anani, livré, il y a quelques années. Et, il ne restera que la voie internationale menant au Ghana par la ville d’Alépé.
Chaussée dégradée, congestion du trafic, mobilité réduite, le calvaire quotidien des populations
Depuis quelque temps, on observe une forte congestion du trafic, en particulier sur la section carrefour garage Fofana-Biabou, dans les deux sens. Généralement, il ne se passe pas de jour sans que les usagers ne soient confrontés à des cas d’embouteillage sur cette distance « d’environ 3 km », nous fait savoir l’enseignant Kouassi Mathias. Un constat, selon plusieurs autres témoignages, qui nous font dire que c’est surtout aux heures de pointe, les week-ends (vendredi et samedi) et jours fériés que les situations d’embouteillage sont aiguës. Au nombre des raisons, le bitume qui disparaît en lambeaux sur un tronçon qui dessert le principal cimetière de la commune d’Abobo. Une voie très sollicitée du fait qu’elle permet également d’atteindre non seulement le Ghana voisin, mais aussi des espaces gastronomiques, des aires de repos et de loisirs (à Ahoué et à Brofodoumé, notamment), de grands périmètres agricoles (palmier à huile, hévéa, cacao, banane). On n’oublie pas que l’une des principales sources d’approvisionnement de la ville d’Abidjan en eau potable se trouve dans la zone. La même zone constitue l’une des réserves foncières actuelles. Autant de raisons qui font que malgré tout, cette voie devenue étroite, qui continue de s’abîmer, reste toujours empruntée.
L’isolement des usagers s’accentue davantage
Pas pour tous. Comme elle le fait partout ailleurs notamment à Port-Bouët et à Yopougon, la Société des transports abidjanais (SOTRA) qui, soucieuse de préserver son matériel roulant, modifie l’itinéraire de ses engins, une fois le constat est établi que les voies empruntées ne sont plus carrossables. Pour le cas d’Abobo, depuis le mercredi 20 juillet, la Sotra a décidé d’« isoler » le terminus Biabou, « à cause de la dégradation de voirie », annonce un communiqué de l’entreprise de transport public. La même note fait savoir que « de ce fait, les itinéraires des lignes 16 et 80 subiront une déviation dans les deux sens, jusqu’à nouvel ordre ». Les lignes 16 et 80, initialement, desservaient Biabou, respectivement à partir de la Gare Nord (Adjamé) et le CHU d’Angré (Cocody). Désormais, le rond-point de Samaké est le terminus de ces deux lignes ralliant toujours la Gare Nord et le CHU d’Angré.
Pendant ce temps, des transporteurs se frottent les mains
Autres conséquences constatées dues au piteux état dans lequel se trouve cette section de route, longtemps constatées avant la décision de la Sotra, c’est qu’en dehors des minicars qui ont fait leur apparition sur la ligne, il n’est presque plus possible d’avoir un taxi communal pour directement atteindre la mairie, et vice-versa. L’alternative qui s’offre aux usagers, c’est de décomposer, c’est-à-dire atteindre, pour la plupart, leur destination finale en plusieurs étapes. Or auparavant, de Belleville au carrefour Angré, le tarif du trajet était fixé à 150F. Mais il a été majoré de 50F. Le nouveau tarif pratiqué est de 200 F. De Belleville au rond-point de Samaké, de 200 F, le tarif est passé à 250 F. A partir de là, pour rallier la mairie, il faut débourser 100F. Dans le sens inverse, l’option la plus opérée par les populations, bien malgré elles, est d’abord de descendre à Abobo-Baoulé. Atteindre par la suite Belleville est une autre paire de manche. Kouakou Émile, exerçant dans le domaine du foncier et habitant Belleville depuis au moins une vingtaine d’années, ne cache pas qu’il marche des fois afin de pouvoir gagner son lieu de résidence, situé dans les environs de la pharmacie de son quartier, du fait du manque de voitures. Pour éviter d’être dans de pareilles situations, à l’aller, « il faut sortir très tôt », conseille notre interlocuteur. Parce qu’« à partir de 6h30, il y a déjà l’embouteillage ».
L’ouverture des travaux d’élargissement souhaitée
Un autre interlocuteur rencontré dans un taxi plaide, pour sa part, pour un « suivi régulier de la voie, de sorte à traiter les points critiques, en attendant les travaux d’envergure ». Pourtant, le projet d’ouverture d’une autre voie depuis Abobo-Baoulé pour Biabou, en transitant par le marché de Belleville, et devant permettre pour un tant soit peu de désengorger la principale voie, n’a pas abouti. Les travaux de ce nouveau tracé routier se sont estompés, sans qu’on en sache les raisons. Dès lors, estime une autre source qui a requis l’anonymat, « les populations devraient plutôt prendre leur mal en patience jusqu’à ce que les travaux d’aménagement annoncés aient effectivement lieu ».
Mathias Kouamé