Comment les consommateurs font face à la grève dans les mobile money
Le syndicat national des propriétaires de vente mobile money de Côte d’Ivoire (SYNAM-CI) a annoncé un mouvement de grève de trois jours du mardi 9 août au jeudi 11 août 2022. Sur le terrain, les consommateurs s’adaptent à cette nouvelle donne.
Même si au deuxième jour de grève, il était difficile d’avoir un bilan chiffré de la participation des points de vente au mouvement d’humeur, force est de constater que sur le terrain le mouvement semble suivi. Pour parer cette situation conjoncturelle, les consommateurs s’organisent comme ils peuvent avec des fortunes diverses pour effectuer depuis le mardi 09 aout les opérations de mobile money devenues le quotidien de nombre de foyers. Issa D. a trouvé la parade selon lui. Celle de retirer tout son argent sur ses comptes mobile money en attendant d’en savoir sur la situation entre opérateurs et propriétaires de points de vente.
« La dernière fois qu’il y a eu un mouvement de grève (en juin dernier), j’ai fait un jour sans entrer en possession de mon argent alors que j’avais des urgences. Depuis cette date, je me suis promis de ne plus me faire avoir. Quand j’ai appris la nouvelle de la grève le lundi soir bien que ce soit un jour férié, je suis allé chercher mon argent pour le sécuriser auprès de moi. On ne sait jamais », nous a fait savoir Issa qui estime que le montant disponible actuellement sur son compte n’est pas loin de zéro. Avec lui, mieux vaut ne pas prendre de risques. Par contre pour dame Gnahoré, ce mouvement d’humeur tombe au mauvais moment. « Chaque début de mois comme c’est le cas actuellement, les enfants m’envoient un peu d’argent pour subvenir à mes besoins. Hier lundi, j’ai cherché un espace dans mon quartier ouvert en vain… ce matin, je me rends dans une agence de téléphonie mobile où je compte pouvoir faire mes opérations. On m’a dit qu’il y a beaucoup de personnes dans les agences mais je compte y rester jusqu’à la fermeture parce que j’ai besoin de retirer un peu d’argent pour mes besoins et ceux de mes petits-enfants qui sont actuellement en vacances avec moi », nous raconte la dame à qui on pourrait donner la soixantaine sans soucier.
A côté de ceux qui sont en besoin d’argent actuellement et qui souffrent de la fermeture des points de vente. Il y a ceux qui voient les choses différemment comme Pacôme A. « Ces sont les opérations de dépôt et de retrait qui sont menacées. Sinon si la personne a son argent sur son compte et qu’elle me transfère, je peux récupérer après. La grève même est censée durer trois jours », nous raconte-t-il avec zen. Derrière son calme olympien face à la situation, Pacôme nous apprendra finalement qu’il a une carte bancaire d’un opérateur qu’il pourra utiliser dans des guichets automatiques de billets en cas d’extrême urgence.
Les opérateurs contre-attaquent
L’extrême solution de Pacôme pourrait s’avérer celle préconisée par les opérateurs pour pallier les insuffisances durant cette période. En effet, en plus des agences des opérateurs de téléphonie qui offrent parfois des guichets de mobile money, les consommateurs peuvent compter sur les franchises officielles des opérateurs même si elles sont en nombre insuffisant. Ou encore se rendre durant cette période dans des banques et/ou microfinances partenaires ou pouvoir utiliser les distributeurs automatiques de billets à condition de posséder une carte bancaire partenaire.