PACOGA / Zone verte du SDUGA : Atelier de restitution du rapport d’état des lieux de l’étude de faisabilité du projet
Le Projet d’intégration Port-Ville du Grand Abidjan (PACOGA) vise à appuyer le développement urbain et durable de l’agglomération du Grand Abidjan. Au nombre des activités ciblées dans le cadre de ce projet initié par le gouvernement ivoirien qui bénéficie de l’appui de la Banque mondiale, il y a la préservation et la valorisation de la Zone verte du Schéma directeur d’urbanisme du Grand Abidjan (SDUGA). Un levier inscrit à l’agenda d’une croissance intelligente du Grand Abidjan portant sur la préservation et la valorisation des ressources naturelles et culturelles.
Faut-il le rappeler, la Zone verte, est une large bande de terre située en Zone périurbaine et qui a pour rôle de, empêcher la perte et la fragmentation du territoire nécessaire à l’agriculture tout en la valorisant en tant qu’activité prédominante : assurer la protection permanente des systèmes du patrimoine naturel et des ressources en eau qui maintiennent la santé écologique et humaine et qui forment le cadre environnemental autour duquel, l’urbanisation sera organisée ; appuyer une gamme variée d’activités économiques et sociales associées aux collectivités rurales (agriculture, tourisme, loisirs) et à l’utilisation efficiente des ressources ; renforcer la résilience face au changement climatique et d’atténuer ses effets.
Un atelier de restitution du rapport d’état des lieux de l’étude faisabilité du projet de préservation et de valorisation de la Zone verte du SDUGA, présidé par le Ministre-Gouverneur, Robert Beugré Mambé, a donc été initié le mercredi 1er juin dernier à Cocody. Selon les organisateurs, l’objectif général visé est d’une part, de faire la restitution aux différentes parties prenantes des conclusions partielles des phases antérieures de l’étude ; d’autre part, d’échanger avec elles, sur la capacité et les potentialités que pourrait apporter la préservation et la valorisation de la Zone verte du SDUGA.
A cet effet, le Cabinet SCET Tunisie qui forme un groupement avec ICI-CI, suite à un appel d’offre afin de réaliser l’étude, a fait une présentation. Ouvrant les travaux, le Ministre-Gouverneur a rappelé que, « le rural est au service de l’urbain et l’urbain doit être au service du rural » cela, en assurant « des choix stratégiques urbains de préserver certaines zones pour l’agriculture périurbaine et pour la biodiversité ». Il a ajouté que, l’intérêt de ce séminaire est de, « conduire les experts et les différents commis de l’Etat au quotidien, vers les réalités de nos populations, à trouver les bonnes réponses à apporter à l’équation selon laquelle, quel est le coefficient qu’il faut accepter à la zone urbaine et à la zone rurale ». En somme. Robert Beugré Mambé fait noter que, « tout en se développant, tout en admettant que la ville doit grandir, il faut la densifier pour ne pas qu’on grandisse à l’infini ; mais en même temps, il faut donner de bonnes conditions de vie à ceux qui sont dans les zones rurales et en préservant certaines zones pour faire la culture et encourager la biodiversité ».
Dans son mot de bienvenue, le Coordonnateur du PACOGA, Gilbert Ekpini a souligné que, le Grand Abidjan, avec une superficie de 3846 km2 avec 19 communes, constitue le moteur économique de la Côte d’Ivoire, en générant environ 60% du PIB et un pourcentage similaire d’emplois.
Il a ajouté que la croissance des activités économiques dans le Grand Abidjan et ses répercussions sur la demande foncière pour les investissements et le développement des zones d’activités économiques et d’habitats ont conduit à l’adoption de la stratégie baptisée « Croissance intelligente ». Ce concept met en lumière, la promotion d’une ville compacte, d’un développement des zones protégées valorisées ainsi que la promotion des cinq villes satellites.
Or, plus de 5 ans après l’approbation du SDUGA, la Zone d’aménagement différée, en abrégé, ZAD, « ne permet pas d’atteindre les objectifs de développement durable de la Zone verte, telle que préconisée par la stratégie de croissance intelligente du Schéma », a fait remarquer Gilbert Ekpini.
Le financement du PACOGA a été approuvé le 29 juin 2018 par l’Association internationale de développement (AID). L’accord de crédit a été signé le 10 septembre 2018 et mis en vigueur depuis le 6 décembre 2018 pour une durée de sept ans. Le coût global est évalué à environ 217 milliards FCFA. Un financement reparti comme suit : environ 171 milliards FCFA sur financement IDA ; environ 8 milliards FCFA de la contrepartie de l’Etat ; environ 38 milliards FCFA de contribution du secteur privé pour le projet d’aménagement de la plateforme logistique sous forme de Partenariat Public-Privé (PPP) pour une durée de sept ans, à compter de la mise en vigueur du financement.
Mathias Kouamé