L’industrialisation au cœur de la transformation structurelle de l’économie
Faire de la Côte d’Ivoire un pays économiquement puissant, tel est l’essence même de ‘‘Vision 2030’’ du Président de la République, Alassane Ouattara. Une vision qui prend ses fondements dans la politique de transformation structurelle de l’économie nationale, à travers le vaste processus d’industrialisation des différents secteurs d’activités économique. Avec un accent particulièrement mis sur les ressources agricoles du pays. Et pour ce faire, l’Etat va consentir d’importants investissements dans l’industrie des matières premières et des fruits et légumes n’ont d’autre but que de contribuer à la transformation structurelle de l’économie. Partant, à la création d’emplois et de richesses, à l’amélioration des conditions de vie des citoyens, donc à la réduction de la pauvreté.
Création d’une chaîne de valeurs…
Dans cette dynamique et sur instruction du Chef de l’Etat, le Gouvernement avec à sa tête le Premier ministre Achi Patrick, ne ménage aucun effort à créer des chaînes des valeurs qui permettront d’atteindre cet objectif de développement économique du pays. Ces chaînes de valeurs reposent sur la transformation locale des matières premières, notamment le cacao, le café, l’anacarde, l’hévéa, le coton, le palmier à huile etc. et de certains produits vivriers tels que les fruits et légumes. Elles doivent prendre également appui dans la mise en place d’une politique intégrant la promotion de la fonction innovation dans la culture des entreprises, à l‘encouragement de l’entrepreneuriat national dans le secteur industriel, au renforcement du capital humain et au développement des modes de financement alternatifs.
De joindre l’acte à la parole, le Premier ministre, Patrick Achi, a officiellement lancé, le samedi 02 avril 2022 à Aboisso (Sud-Comoé), le Projet des chaînes des valeurs compétitives pour l’emploi et la transformation économique (PCCET) d’un montant estimé à 200 millions de dollars US, soit plus de 118,755 milliards de FCFA. L’objectif étant d’améliorer la compétitivité des chaînes des valeurs du palmier à huile, de l’hévéa, de l’ananas, de la mangue et du plastique. Le tout inscrit dans le programme stratégique ‘‘Côte d’Ivoire 2030’’.
Cette transformation structurelle de l’économie, à travers la création des chaînes des valeurs, répond, à en croire le chef du Gouvernement, à la logique de développer le pays tout en lui permettant de tirer le meilleur bénéfice des atouts, à savoir celui d’être un grand producteur de matières premières et maintenant de pouvoir les transformer.
La transformation localement des matières premières, un impératif…
Il a expliqué que la transformation locale des matières premières et de certains fruits et légumes, devenue un impératif pour la Côte d’Ivoire, va favoriser, à coup sûr, la création de nouvelles sociétés, mais également permet à l’Etat de gagner de l’argent au travers des impôts que paient ces usines. Cette transformation structurelle de l’économie vise à accroître le taux d’investissement global de 22% à 40% d’ici à 2030. Ainsi, en soutien à cette politique, l’Etat prévoit une intensification de la promotion et l’émergence de champions nationaux, la mise en place d’un programme qui accompagne et promeut le financement des PME, des startups et des jeunes entrepreneurs.
Aujourd’hui plus que jamais, la transformation localement de la production nationale de cacao, afin d’y apporter une plus-value, demeure l’ambition clairement affichée du Gouvernement ivoirien. D’autant plus que la Côte d’Ivoire, « leader mondial avec plus de 40% de l’offre mondiale de fèves de cacao, ne transforme pour l’instant que 33% de sa production ». Pour atteindre cet objectif, des dispositions ont été initiées en vue d’améliorer la compétitivité des entreprises de broyage et de promouvoir les investissements privés. Il s’agit, entre autres, de la création d’une « plateforme d’échanges sur les préoccupations relatives à la compétitivité des industriels, des facilités ou des arrangements fiscaux accordés aux unités industrielles de broyage de cacao et des mesures incitatives » pour permettre aux opérateurs installés d’être au plein emploi de leur capacité de transformation.
Il en est de même pour les filières fruits et légumes qui connaissent également une croissante industrialisation. Avec l’importante disponibilité locale en matières premières, de nombreuses unités de traitement voient le jour avec pour objectif d’accroître la valeur ajoutée. Le Gouvernement a mis en service le 15 juillet 2021, une usine de transformation de fruits et légumes dans la commune de N’douci (région de l’Agnéby-Tiassa) dénommée « Trafrule ». D’un investissement global de 6,3 milliards de FCFA, elle est dotée d’une capacité horaire de production de 15 tonnes de concentré de tomate, 5 tonnes de jus d’ananas et 10 tonnes de jus de mangue. Pour rappel, la Côte d’Ivoire est le premier exportateur de mangues fraîches en provenance d’Afrique de l’Ouest et le premier fournisseur africain de bananes.
En avril 2021, l’entreprise suisse HPW Fresh & Dry mettait en service une unité de transformation de 7 700 tonnes de mangues, de bananes, d’ananas et de noix de coco, ainsi que 800 tonnes de fruits secs de première qualité.
Leader mondial de l’anacarde avec une production estimée à un million de tonnes en 2021, le pays ne transforme que 10 % sur place. Il va se doter de trois nouvelles usines en vue d’au moins tripler, dès 2022, sa capacité de transformation de la noix brute. Les sites agro-industriels de Brobo (Centre), Yamoussoukro et Bondoukou vont transformer près de 300 000 tonnes par an dès 2022. Le taux de transformation locale sera désormais de 30% à 40 % grâce à ces unités. Avec l’apparition de la Covid-19, ce sont plus de 9 milliards de Fcfa qui ont été octroyés par l’Etat de Côte d’Ivoire en 2021 aux industriels du secteur pour soutenir la transformation.
Abdel-Habib Dagnogo avec Cicg