
Crise à la MATCA: Le GPTC dénonce une “tentative de “braquage institutionnel”
La crise actuelle qui secoue la Mutuelle d’assurance des taxis-compteurs d’Abidjan (MATCA), est visiblement loin de connaître un épilogue. Samedi 19 avril, c’était autour du Groupement des professionnels des taxi-compteurs (GPTC) de se prononcer sur cette actualité brûlante à l’origine de l’arrestation du Directeur général (DG) de la MATCA, Guédou Elie Ousmane pour “fraude sur la nationalité” et “détournement de fonds”.
Au cours d’une conférence de presse à Amador (Abobo), le GPTC, par la voix de son Secrétaire général, Chérif Mohamed Abdoulaye en a profité pour faire connaître la position du Groupement des professionnels des taxi-compteurs sur ces différents sujets. Ce qu’on retient, c’est que, c’est un son de cloche différent de celui que nous avons jusque-là entendu depuis que la crise ouverte a éclaté.

Plantant le décor, le conférencier a déclaré ceci, à l’attention de la presse : “Nous vous avons conviés à cette conférence de presse pour éclairer l’opinion sur une affaire bien connue aujourd’hui : “l’affaire MATCA””. Après quoi, il a entrepris de déconstruire la position des détracteurs du dirigeant en détention.
“Nous avons été surpris et choqués par l’arrestation brutale de notre Directeur général, sur des motifs que nous qualifions de fallacieux, notamment un supposé problème de nationalité”, a décrié le SG. Sur ce sujet-ci, il a tenu a rappelé que cette question a été “définitivement tranchée par la justice ivoirienne en 2018, en faveur du DG (Ndlr: Guédou Elie Ousmane) qui a été reconnu être Ivoirien”.
À propos de l’accusation de “détournement de fonds” dont le dirigeant est également accusé, Chérif Mohamed Abdoulaye, par ailleurs, délégué MATCA Abobo et porte-parole a révélé que les décaissements suivent un processus. “Toutes les grandes dépenses ont été validées par les délégués” en Assemblée générale. Mieux, dira t-il encore, “Aucun projet ne peut être exécuté sans cette validation. Il y a toujours eu des débats francs et ouverts, parfois houleux, mais démocratiques. Certains d’entre nous sont même connus comme les opposants internes, tant ils sont rigoureux dans l’analyse des projets”.

Dès lors, le porte-parole se demande, “A quel moment ces détournements supposés ont-ils eu lieu et surtout, sont-ils en lien avec les projets que validés collectivement ?”. Même si le GPTC reconnaît ne pas tout savoir, ” Nous affirmons que la gestion a toujours été collective et transparente”, assuré le SG.
Fort de cela, il a exprimé des appréhensions. Surtout qu’il accuse gravement des “syndicalistes qui ne sont même pas propriétaires de taxis” de porter plainte contre leur DG, avec pour “objectif évident” de s’emparer de la mutuelle. Si ce n’est pas le cas, le délégué MATCA Abobo comprend difficilement que les mis en cause aient “forcé l’entrée de la MATCA pour installer un prétendu DG intérimaire et ont dissous, sans aucune base légale, le Conseil d’administration.”
Il dénonce, par conséquent, ce qu’il qualifie de, “tentative de “braquage institutionnel” contre leur DG, “élu démocratiquement” et qui a initié la “MATCA Nouvelle Vision”. Une réforme qui a permis d’obtenir la certification ISO; l’extension des agences (Abobo, Yopougon, Marcory…).
D’autres projets majeurs sont également annoncés tels, un programme immobilier pour les propriétaires de taxis; la construction d’un centre de santé. “La MATCA doit rester entre les mains des vrais propriétaires de taxis et nous ne nous laisserons pas faire”, a promis Chérif Mohamed Abdoulaye.

Le porte-parole qui pour la circonstance, était entouré des administrateurs et délégués de la mutuelle, n’a pas manqué de relèver que, “La stabilité de la mutuelle gène”. Selon ses explications, la gestion de la MATCA repose sur 52 délégués élus dans le Grand Abidjan. Chaque délégué représentant une commune. Les plus grandes communes, comme Abobo, peuvent avoir jusqu’à 4 délégués. Ces derniers sont élus par les propriétaires de taxis et agissent au nom de ces derniers au sein de la mutuelle. Lors des Assemblées générales ordinaires, ces délégués examinent, débattent et valident les projets soumis par le Conseil d’administration. C’est ensuite, sur la base de ces validations, que les projets sont exécutés.
Sauf qu’en face, un collectif, après avoir “démis” le DG de la mutuelle de ces fonctions, le jeudi 17 avril, a procédé, le lendemain, à la “nomination” d’un nouveau DG de la mutuelle. Les jours à venir s’annoncent donc décisifs.
Mathias Kouamé






























