
La Vérité Comme Étendard, la Réponse de Solomann Abraham Sanogo aux Propos de Laurent Gbagbo
La vérité si je mens… C’est par cette formule à la fois tranchante et solennelle que Solomann Abraham Sanogo, Président national du mouvement citoyen Engagés pour la République (EPR), a tenu à s’adresser à ses compatriotes, dans une prise de parole engagée et sans détour. Sa déclaration fait écho aux propos récents de l’ex-président de la République, Laurent Gbagbo, tenus à Dabou lors de la « fête de la renaissance » du PPA-CI, où il affirmait avoir limogé Robert Beugré Mambé de la présidence de la Commission Électorale Indépendante (CEI) pour avoir soi-disant inscrit 400 000 noms sur la liste électorale sans concertation.
Face à ce qu’il qualifie d’allégations mensongères, Sanogo refuse le silence. « Ne rien dire, c’est se faire complice », déclare-t-il avec gravité, prenant résolument position dans le débat politique pour défendre ce qu’il considère comme l’intégrité des faits et la mémoire collective.
Journaliste politique depuis 2002, mais également observateur attentif de l’histoire contemporaine de la Côte d’Ivoire, il cite nommément André Sylver Konan, chroniqueur reconnu, pour réfuter l’accusation portée contre Beugré Mambé. Selon M.Konan, à l’époque des faits évoqués, Mambé, représentant le PDCI, « n’avait jamais inscrit de lui-même 400 000 noms ». Un éclairage nécessaire, selon Sanogo, pour sortir l’opinion publique de la confusion et du brouillard de la manipulation historique.
Il poursuit avec un autre témoignage, puisé dans l’ouvrage La crise ivoirienne, ce qu’il fallait comprendre, j’y suis, j’y reste de Michel Lafon, qui cite YJ Choi, ex-représentant spécial de l’ONU en Côte d’Ivoire. Dans ce passage, l’auteur rapporte que c’est Laurent Gbagbo lui-même, sentant venir la défaite, qui avait demandé un nouveau report du scrutin présidentiel, invoquant à ce moment-là l’affaire dite de la « liste Mambé » pour justifier son revirement. « Les faits sont têtus », martèle Sanogo, citant ces sources pour affirmer que la vérité historique ne saurait être travestie selon les circonstances ou les intérêts politiques du moment.
Mais au-delà de cette mise au point factuelle, Sanogo adresse un appel solennel à la jeunesse ivoirienne, dont il se fait le porte-voix. Il invite ses pairs à choisir la vérité, la rigueur morale et la fidélité aux faits, en opposition au mensonge et à la manipulation. « La parole est sacrée, elle nous définit », affirme-t-il, en s’appuyant sur des versets bibliques issus du Lévitique et des Proverbes, rappelant la condamnation spirituelle du mensonge et ses conséquences amères.
Sanogo conclut son propos par une profession de foi républicaine, sous le leadership du Président Alassane Ouattara, la Côte d’Ivoire est au travail, engagée sur la voie du progrès et du développement. Selon lui, les manœuvres politiciennes stériles et les discours creux ne peuvent plus détourner le peuple de ses aspirations profondes à la paix, à la stabilité et au bien-être collectif.
En affirmant sa position avec clarté, Solomann Abraham Sanogo se place en acteur de la vérité, mais aussi en défenseur d’une mémoire politique fidèle aux faits. Il inscrit ainsi son intervention dans une démarche de responsabilité citoyenne, refusant le silence complice au profit d’une parole libre et éclairée.
Sidoine Koffi