
Histoire vraie : Pression intense d’un oncle tutélaire, aggravée par l’interminable attente du prince charmant — la douloureuse condition d’une fille menacée de mariage forcé
Lemandatexpress – La vingtaine révolue, une jeune et charmante fille, habitant la commune d’Abobo, est prise dans un engrenage dont seule la providence pourrait la sortir. C’est l’histoire d’une vie de couple à bâtir, hélas enrobée dans un drame insoutenable.
Dans sa mini-jupe noire, surmontée d’un corsage marron, elle dégage une telle chaleur qu’il est difficile de percevoir son profond mal-être. Celle que nous appellerons Aïcha vit pourtant un drame, fruit de cette pratique culturelle qui s’impose implacablement à beaucoup de jeunes filles africaines : le mariage forcé.
Son histoire, nous l’avons écoutée d’une oreille indiscrète, le temps d’un covoiturage entre Abobo et Adjamé. Au téléphone, Aïcha explique la douloureuse équation à laquelle elle est confrontée depuis quelque temps : présenter l’élu de son cœur à son oncle, ou subir le choix imposé par sa famille, sans la moindre possibilité de contester.
Au fil des jours, la pression s’intensifie sur les épaules de la jeune fille aux courbes généreuses. La faute à l’oncle tutélaire, qui s’impatiente de la donner en mariage.
Si elle avait échappé, dans un premier temps, à ce diktat, c’était grâce à une raison valable. Attachée à ses études, la jeune étudiante avait opposé un refus catégorique, justifié par sa volonté d’obtenir son diplôme avant tout projet de vie de couple.
Mais une fois le diplôme en poche, la figure paternaliste revient à la charge, plus exigeante que jamais. C’est la gorge nouée par l’angoisse qu’Aïcha livre ce récit plein d’émotions à son correspondant au bout du fil.
Elle est d’autant plus désemparée que la seule possibilité d’échapper à ce mariage forcé tarde à se concrétiser. Parmi les prétendants d’Aïcha, aucun ne semble disposé à faire le pas vers une vie de couple. L’attente du prince charmant se dessine donc en pointillés, alors que l’oncle se montre chaque jour plus menaçant dans son projet de la marier de gré ou de force. C’est un calvaire.
Face à la situation, la mère d’Aïcha est impuissante, à en croire la jeune fille. Elle ne peut plus aller contre la décision de sa belle-famille. Hier, elle avait pu soutenir Aïcha dans son refus, lorsque celle-ci souhaitait d’abord obtenir son diplôme avant de faire la volonté de son « père ». Aujourd’hui, elle est en position de faiblesse.
Alors, la jeune fille se trouve à la croisée des chemins. Sous la menace d’un mariage qui ne laisse que très peu de place à ses sentiments et à son opinion, elle a le vague à l’âme et ne sait à quel saint se vouer.
Cette situation montre à quel point le mariage forcé ou arrangé, connu pour son aspect dégradant, reste bien présent dans la société ivoirienne, malgré les progrès de la modernité.
Martial Galé
Lemandatexpress.net
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