
Éducation : Après les Intersyndicales MENA/METFPA, les enseignants du privé laïc veulent paralyser l’école. Voici leurs revendications.
Lemandatexpress – Les enseignants du privé laïc, réunis au sein du SYNEPPLACI, ont lancé un préavis de grève à l’attention de la ministre de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation.
Alors que la grève initiée récemment par les Intersyndicales du secteur éducation/formation, dans la fonction publique, a été suspendue à la suite d’un dialogue entre les grévistes et les autorités compétentes, un nouveau mouvement de contestation se profile.
Cette fois-ci, c’est le Syndicat national des enseignants et du personnel du privé laïc de Côte d’Ivoire (SYNEPPLACI) qui entend entrer en grève. Dans une note datée du 9 avril 2025, adressée à la ministre Mariatou Koné, le syndicat annonce une grève illimitée à compter du mardi 29 avril 2025, sur toute l’étendue du territoire national.
Selon le SYNEPPLACI, ce mot d’ordre fait suite à une analyse de la situation sociale jugée délétère dans l’enseignement privé laïc, notamment en ce qui concerne les conditions de vie des enseignants dans un contexte de crise généralisée du système scolaire.
Pour exprimer leurs revendications, les enseignants du privé laïc prévoient les actions suivantes :
Rétention des notes : absence d’évaluation des élèves pour le 3e trimestre et la fin d’année scolaire (composition de passage, calcul des moyennes, remplissage des livrets scolaires, des matrices, etc.)
Non-transmission des notes au ministère
Organisation de sit-in dans les centres d’examen du privé laïc sur tout le territoire national, accompagnée de :
Fermeture des centres d’examen dans les établissements scolaires privés laïcs
Fermeture des centres d’examen ou des établissements d’accueil des centres d’examen délocalisés
Fermeture des centres d’examen dans les établissements publics accueillant des candidats du privé laïc
Des manifestations d’envergure sont également prévues durant toutes les vacances scolaires : sit-in, marches, grèves de la faim, etc.
Toutefois, afin d’éviter la mise en œuvre de cette grève, le SYNEPPLACI adresse les recommandations suivantes :
1. À l’État :
Mettre fin à la dévaluation spéciale de 1994-1995 en procédant au paiement du solde restant dû, soit 221 513 359 FCFA, permettant ainsi l’application du barème des salaires minima de 1982, instauré par le président feu Félix Houphouët-Boigny, et déjà en vigueur pour les enseignants du privé confessionnel et les anciens enseignants du privé laïc.
2. Régulariser le barème des salaires minima catégoriels de 2023, en appliquant le taux d’augmentation prévu par l’arrêté 2023 relatif aux salaires conventionnels.
3. Lever tous les blocages administratifs, en particulier :
Transmettre au SYNEPPLACI et aux enseignants du privé laïc les procès-verbaux de non-conciliation actuellement bloqués dans les inspections du travail, notamment au niveau du cabinet ministériel et de la DIT.
4. Procéder à des paiements urgents :
Par l’État : régler les frais d’écolage afin de permettre aux enseignants et personnels non enseignants de faire face à leurs charges (loyer, alimentation, transport, soins, etc.)
Par les fondateurs : verser les derniers salaires dus avant les examens de fin d’année scolaire.
À travers cette mobilisation annoncée et ces revendications, les enseignants du privé laïc expriment leur aspiration à un mieux-être. Reste à savoir si le gouvernement prêtera une oreille attentive à leur cri du cœur.
M. Galé
Lemandatexpress.net