
Laurent Gbagbo claque la porte de la CEI : « Nous refusons d’être complices »
Dans un communiqué , l’ancien Président de la République de Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, a annoncé la suspension de la participation de son parti, le Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), aux travaux de la Commission Électorale Indépendante (CEI). Une décision rendue publique ce 11 avril, date hautement symbolique dans l’histoire politique du pays.
Pour le leader du PPA-CI, la CEI a perdu toute crédibilité. « Elle n’est plus une institution indépendante », affirme-t-il dans un message direct et sans détour. Selon Gbagbo, l’institution serait désormais inféodée au pouvoir en place, qu’il accuse de vouloir verrouiller le jeu électoral à son avantage. Il évoque des violations des textes de la CEI, des tentatives d’exclusion de candidats de l’opposition, ainsi que le refus d’un audit de la liste électorale, qu’il qualifie de « gangrenée par des irrégularités massives ».
En se retirant de la CEI, le PPA-CI entend, selon son président, « tirer la sonnette d’alarme » et éviter à la Côte d’Ivoire de replonger dans les tensions et violences qui ont marqué la crise post-électorale de 2010-2011. « Nous ne voulons plus d’un autre 11 avril », insiste Laurent Gbagbo, qui se dit préoccupé par la montée des tensions politiques à l’approche des prochaines élections.
L’ancien chef de l’État lance également un appel au dialogue. Il invite le pouvoir en place à engager, de manière urgente, des discussions sincères avec l’opposition et la société civile afin de restaurer la confiance et garantir des élections transparentes, inclusives et apaisées.
Le communiqué, signé en son nom propre, se veut un avertissement. Il pose aussi une question centrale : la Côte d’Ivoire est-elle sur la voie d’un processus électoral apaisé ou s’achemine-t-elle vers une nouvelle période d’instabilité ?
HILAIRE GUEBY