
Grève dans l’éducation-formation: reprise partielle et tensions à Bouaké et dans plusieurs localités du Gbêkê
Lemandatexpress – L’appel à la reprise des cours lancé par le gouvernement pour ce lundi 7 avril 2025 divise les enseignants dans la région de Gbêkê. À Bouaké, comme à Botro, Béoumi ou Sakassou, la situation varie d’un établissement à l’autre, entre résistance, hésitation et retour prudent en classe.
Certains enseignants ont choisi de reprendre les cours, redoutant les sanctions annoncées par la ministre de la Fonction publique. D’autres, fidèles au mot d’ordre de grève, ont préféré rester en retrait. Une troisième catégorie, plus indécise, se contente d’être présente sans assurer les cours.
Au Lycée Moderne TSF de Bouaké, les élèves étaient dans la cour dès 7h15. Des enseignants discutaient entre eux dans l’attente du coup de cloche. Au Groupe scolaire Bassa, l’ambiance était semblable, les responsables assurant que les cours allaient débuter normalement.
Mais à l’école primaire IRDO, le décor était tout autre : les élèves attendaient dehors, déçus par l’absence de leurs enseignants. « Il n’y a qu’un seul maître ce matin », confiaient-ils. Même ambiance au Collège Moderne Koko, où certains professeurs étaient absents, laissant les élèves à eux-mêmes.
Au Lycée municipal Djibo Sounkalo, les cours ont repris partiellement, sous haute surveillance policière.
Les établissements publics désertés dans les localités voisines
À Botro, Béoumi et Sakassou, les lycées publics comme le lycée Paul Akoto Yao sont restés fermés. Seules les forces de l’ordre étaient visibles devant les établissements. À Sakassou, des élèves du public, en solidarité, ont délogé leurs camarades du privé. Le même scénario s’est produit à Botro, où les écoles privées ont aussi été désertées.
Un bras de fer qui se durcit
Le mouvement, lancé le 3 avril, est soutenu par plusieurs syndicats du secteur éducatif, dont l’IS MENA et l’IS METFPA. Dimanche, le gouvernement a réitéré son ultimatum, en soutenant que tout enseignant absent ce lundi à 7h sera considéré comme démissionnaire.
« Le Gouvernement lance un ultime appel à la raison, au sens de la responsabilité et au civisme des instigateurs de ces mots d’ordre ainsi qu’aux personnes qui y défèrent », indique le communiqué.
En attendant, sur le terrain, la situation reste confuse. Entre retour progressif, pression administrative et solidarité syndicale, la crise dans l’éducation continue de paralyser plusieurs établissements du centre du pays.
M Galé, infos L.K. à Bouaké