
2ème Sommet ONU Tourisme Afrique/Amériques à Livingstone : La « Sublime Côte d’Ivoire » en Zambie pour (re) penser le tourisme de demain
La Côte d’Ivoire, à travers une délégation du Ministère du Tourisme et des Loisirs, prend part au 2ᵉ Sommet de l’ONU Tourisme pour l’Afrique et les Amériques qui se tient à Livingstone, en Zambie, du 8 au 10 avril, autour de thématiques rompant les amarres avec les clichés et lieux communs afin d’ouvrir de nouvelles perspectives Sud-Sud.Organisé par l’Agence onusienne en charge de la gouvernance du Tourisme mondial, en collaboration avec le Ministère du Tourisme de la Zambie, cet événement réunit, sur les berges du Lac Victoria à Livingstone (Zambie), pour la seconde fois, après Punta Cana en Dominique (2023), sous la présidence du Secrétaire général de l’ONU Tourisme, Zurab Pololikashvili, les membres des Commissions Régionales pour l’Afrique et les Amériques afin de discuter des enjeux et défis du tourisme dans ces régions.

Avec pour hôte, l’honorable Rodney Sikumba, Ministre du Tourisme de Zambie.Deux Séances plénières, l’une sur l’investissement, et l’autre portant sur l’innovation et la jeunesse, avec respectivement, deux tables-rondes traitant de « Tourisme et zones franches : des opportunités d’investissement pionnières et de meilleures propositions de valeur » et « Autonomiser les jeunes pour révolutionner », sont au cœur des discussions de haut-niveau de ce Sommet.Et ce, à l’aune d’une reprise post-COVID après une parenthèse quasi-apocalyptique qui devrait ouvrir les perspectives d’une pratique touristique plus durable et d’une coopération judicieuse entre l’Afrique et le sous-continent américain, ainsi que les Caraïbes qui ont en commun, un patrimoine naturel et historique à valoriser et mutualiser.

En somme, penser ou, plutôt, repenser le tourisme actuel et de demain à travers une vision commune Sud-Sud, sous l’onction de l’ONU Tourisme.Attachant du prix à valoriser l’écotourisme, les loisirs, la gastronomie, le patrimoine, les industries créatives, comme produits d’appels du tourisme, Siandou Fofana, Ministre du Tourisme et des Loisirs de Côte d’Ivoire, actuellement membre de la Task-Force de l’ONU Tourisme en charge de la thématique « Repenser le tourisme », après en avoir présidé les rênes du Conseil exécutif mondial et la Commission régional pour l’Afrique, par la voix de ses émissaires à Livingstone, entend, à bon escient, partager la vision ivoirienne portée par sa stratégie nationale, « Sublime Côte d’Ivoire ».

Dont le premier terme arrive à échéance et la nouvelle génération se veut plus inclusive, sous le prisme d’un soft-power à valoriser. Le tout en synergie avec des partenaires des regroupements sous-régionaux, régionaux et bilatéraux. Notamment avec la région des Amériques dont le Brésil a été le premier pays à inaugurer ce chantier.Deux ateliers inaugureront ces assises de Livingstone : « Amélioration de la résilience et gestion des crises dans le secteur du tourisme » ; « Une plus grande connectivité et des politiques de facilitation des visas à l’appui de la croissance du secteur du tourisme ».

Ces ateliers à caractère technique et destinés aux fonctionnaires et représentants concernés d’Afrique et des Amériques seront consacrés au partage de connaissances et à des discussions pratiques sur les sujets de la gestion des crises et la connectivité.Le tout couronné par un dîner-gala qui alliera, dans un savant cocktail, performance culturelle et culinaire afro-latino-américaine et caribéenne.

Avec pour dress-code, un costume représentatif de chaque pays.Guy Francis Kodjo, Conseiller technique en charge des Stratégies, chef de la délégation, expose, dans cette veine, quelques axes de l’intervention ivoirienne : « La Côte d’Ivoire, à travers sa stratégie « Sublime Côte d’Ivoire » qui vise à positionner le pays parmi les cinq premières destinations touristiques africaines, va mettre en avant plusieurs initiatives lors du 2ᵉ Sommet ONU Tourisme pour l’Afrique et les Amériques à Livingstone. Au niveau du Tourisme durable et préservation du patrimoine, la Côte d’Ivoire va partager ses efforts pour protéger ses sites naturels et culturels, notamment les cascades de Man ou de la Nawa et, plus spécifiquement, le Parc national de Taï.
Gastronomie, écotourisme, loisirs : l’offre 3 en 1 ivoirienne
Dans le même élan, au plan de la gastronomie et le tourisme culinaire, l’initiative « Sublime Côte d’Ivoire : Terre de saveurs » qui met en avant la richesse culinaire ivoirienne, avec des plats emblématiques comme l’attieké et le kedjenou, le tout boosté par une culture et une hospitalité légendaire, entre autres, ainsi que la mise en lumière de jeux traditionnels authentiques du terroir aux côtés du potentiel ivoirien en matière de gaming, feront l’objet d’un réseautage tous azimuts afin d’une participation des délégations aux deux évènements-phares que la Côte d’Ivoire abritera cette année, à savoir le Salon international du Tourisme et des Loisirs d’Abidjan (SITLA), en juillet, et la 3ème édition du Festival de la Cuisine ivoirienne (FCI), en juin, à Bouaké.Relativement aux thématiques abordées lors des panels, tables-rondes et ateliers techniques, concernant les investissements et infrastructures, le pays devrait partager ce qu’il a mis en place comme projets ambitieux pour améliorer ses infrastructures touristiques et attirer davantage d’investisseurs. Idem pour l’innovation et la digitalisation, car la Côte d’Ivoire explore des solutions numériques pour moderniser son secteur touristique et améliorer l’expérience des visiteurs.« Avec ces initiatives, la Côte d’Ivoire pourrait jouer un rôle-clé dans les discussions sur le développement du tourisme durable et le renforcement des partenariats interrégionaux ». Dixit Guy Francis Kodjo au nom du Ministre Siandou Fofana.

En guise d’enjeux et défis, corrélativement aux relations Américano-Africano-Latino-Caribéennes, il importe de souligner que celles-ci offrent un potentiel immense pour un essor touristique et ludique innovant. Voici quelques axes de développement qui devraient faire l’objet de pistes de réflexions sérieuses à mettre en œuvre.
Afrique-Amériques : mémoire et futur
Au plan de la Coopération et échanges, la valorisation du patrimoine commun, en l’occurrence, l’histoire partagée entre l’Afrique, l’Amérique latine et les Caraïbes peut être mise en avant à travers des circuits touristiques thématiques, au plan de la mémoire. Des collaborations pour organiser des festivals mettant en avant la musique, la danse et la gastronomie de ces régions. Un projet de « Routes de la mémoire » avec la création de circuits touristiques retraçant l’histoire de la traite transatlantique et des résistances locales pourrait être creusé. L’évolution de ces dynamiques dépendra de la capacité des acteurs régionaux à s’adapter aux nouvelles réalités géopolitiques et à renforcer la coopération intra-africaine et s’ouvrir collectivement à son alter ego américain. Le tourisme mémoriel entre l’Amérique, l’Afrique, l’Amérique latine et les Caraïbes reposant sur des liens historiques profonds et des initiatives visant à préserver et valoriser la mémoire collective.Quant en ce qui concerne les innovations technologiques et le tourisme ludique, des solutions en matière de réalité augmentée et virtuelle peuvent permettre aux voyageurs d’explorer des sites historiques avant leur visite réelle. Le tout s’appuyant sur des plateformes interactives : applications facilitant les échanges entre touristes et guides locaux.Au niveau du développement durable et de l’écotourisme, la piste du tourisme communautaire pourrait être explorée en encourageant des expériences immersives où les visiteurs participent à la vie locale.

Avec, en point de mire, face à l’expérience sud-américaine, par exemple, concernant les zones protégées et réserves naturelles, entrevoir une coopération pour préserver les écosystèmes et promouvoir un tourisme responsable. Sans compter avec l’utilisation de l’IA pour analyser les flux touristiques et minimiser l’impact environnemental.Ces initiatives pouvant renforcer les liens entre ces régions et créer une expérience touristique enrichissante et innovante
Zones franches, visas, géopolitique : menaces Vs Opportunités
L’idée d’une marque Afrique vise à valoriser les produits, services et destinations africaines sur la scène internationale. Cela implique une stratégie de branding qui met en avant l’authenticité et la diversité du continent. Les zones franches pourraient jouer un rôle en facilitant la production et l’exportation de biens sous cette marque, tandis que les organisations régionales comme pourraient harmoniser les réglementations pour soutenir cette initiative.Les zones franches sont des leviers économiques permettant d’attirer les investissements et de stimuler les échanges commerciaux.

Les zones franches, à l’instar de la ZLECAF, en Afrique ou le MERCOSUR en Amérique latine et les organisations régionales comme la CEDEAO ou l’UEMOA jouent un rôle-clé dans le développement économique et l’intégration des régions de ONU Tourisme, mais leur positionnement évolue face aux dislocations géopolitiques telles que l’AES, en Afrique de l’ouest et les conflits transfrontaliers en Afrique centrale et de l’Est qui constituent, à maints égards, des écueils pour l’émergence d’une marque Afrique. Toutes choses qui devraient être débattues à Livingstone.
Mathias Kouamé avec Sercom