
Thiam et Simone Gbagbo appellent à une liste électorale fiable avant Octobre 2025
La Coalition pour l’Alternance Pacifique en Côte d’Ivoire (CAP-CI), a fait une déclaration ce jeudi 3 avril 2025, sur la liste électorale provisoire pour le scrutin présidentiel d’octobre 2025, soulignant plusieurs anomalies graves et appelant à une révision en profondeur du système électoral du pays.
La déclaration, lue par Simone Ehivet-Gbagbo lors d’une conférence de presse à Abidjan, a pointé du doigt les manquements de la Commission Électorale Indépendante (CEI) concernant la mise à jour et la fiabilité de la liste électorale. Selon la CAP-CI, bien que les partis politiques de l’opposition aient demandé une révision complète de la liste électorale, cette requête a été ignorée par la CEI, en dépit des prescriptions légales sur la mise à jour annuelle des listes électorales.
Le 17 mars 2025, lors d’une rencontre avec la CEI, la CAP-CI et d’autres partis d’opposition ont été surpris par un imposant dispositif sécuritaire autour du siège de la CEI, une présence policière qui, selon Simone Ehivet-Gbagbo, a créé un climat de tension et d’intimidation, alors même que l’objectif était de favoriser un dialogue constructif. Ce climat hostile a été accentué par la posture unilatérale du président de la CEI, qui a sévèrement critiqué les partis d’opposition et a interdit toute discussion sur les questions soulevées, ne remettant que des supports numériques contenant la liste électorale provisoire.
Simone Ehivet-Gbagbo a dénoncé la mauvaise qualité de la liste électorale, précisant que celle-ci exclut les nouveaux majeurs de l’année 2025 et contient des erreurs flagrantes telles que des doublons, des erreurs de filiation, des dates de naissance inexactes et des électeurs fictifs. Elle a mentionné que plus de 5 millions d’électeurs ont des informations incomplètes sur leur identité, tandis que plus de 125 000 cas de doublons ont été identifiés, mettant en question la crédibilité du fichier électoral.

Un autre point de friction a été le refus du gouvernement de permettre la réintégration de figures politiques majeures, telles que l’ex-président Laurent Gbagbo, l’ex-président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro et l’ex-ministre Charles Blé Goudé, sur la liste électorale. La CAP-CI a également dénoncé une campagne de dénigrement visant l’opposant politique et coordonnateur de la CAP-CI, Tidjane Thiam, accusé de tenter d’être éliminé du processus électoral.
En réponse à ces préoccupations, la CAP-CI a formulé plusieurs exigences et propositions. Premièrement, elle réclame une réforme complète de la CEI et la création d’un nouvel organe électoral constitutionnellement indépendant, composé de membres issus de la société civile et d’organisations professionnelles. Elle exige également un audit et une recomposition de la liste électorale pour garantir son intégrité et sa transparence, ainsi que des sanctions contre les responsables de fraudes.
Simone Ehivet-Gbagbo a souligné que la CAP-CI s’opposait fermement à toute tentative de prolonger le mandat du président actuel par un quatrième mandat, une pratique qu’elle considère comme anti-institutionnelle, tout comme le troisième mandat précédent. Elle a appelé à un climat politique apaisé et à l’organisation d’un dialogue politique inclusif entre le gouvernement, les partis politiques et la société civile, afin de garantir des élections pacifiques et transparentes.
La déclaration de la CAP-CI conclut en réaffirmant l’engagement de la coalition pour la démocratie, la justice et la paix, avec l’objectif de garantir la reconstruction d’un État de droit, réconcilié et démocratique, dans lequel il fait bon vivre.
L’appel de la CAP-CI intervient dans un contexte tendu à l’approche des élections présidentielles de 2025, et marque un nouveau tournant dans la contestation de l’opposition contre le processus électoral en cours.
HG